Généalogie de la famille Méresse - Facon

Notre Généalogie Familiale

Charles II le Chauve DE FRANCE

M 0823 - 0877  (54 ans)


Générations:      Standard    |    Vertical    |    Compact    |    Boîte    |    Texte seul    |    Ahnentafel    |    Roue d'ascendance    |    Médias

Génération: 1

  1. 1.  Charles II le Chauve DE FRANCE est né le 13 juin 0823 à Francfort-sur-le-Main (Frankfurt-am-Main), Hes, , Hesse, Allemagne, (fils de Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire DE FRANCE et Judith D'ALTDORF); est mort le 06 oct 0877 à Avrieux, 73, Savoie, Savoie, France, ; a été enterré à Nantua, 01, Ain, Ain, France, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Histoire de la maison Royale de France Tome Ier par le Reverend Pere Anselme en 1673 Page n° 43

    Notes:

    #Générale#Roi d'Italie en 0876, Comte de Flandre, Roi d'Aquitaine en 0848
    CHARLES II le Chauve
    (né le 13 juin 823, mort le 6 octobre 877)
    Roi de France (Francie occidentale) : règne 840-875.
    Roi de Lotharingie : règne 869-875. Empereur d'Occident : règne 875-877
    Roi d'Italie en 0876, Comte de Flandre, Roi d'Aquitaine en 0848
    Dit le Chauve, parce qu'il l'était réellement, il était fils de Louis le Débonnaire et de Judith de Bavière, sa seconde femme. Il naquit à Francfort-sur-le-Mein le 13 juin 823. Avant sa naissance, l'empereur, son père, avait déjà distribué ses États entre les trois fils qu'il avait eus de sa première femme, et la nécessité de revenir sur ce partage, pour faire un royaume au jeune Charles, avança le désordre qui devait résulter de la mauvaise situation politique de la France depuis l'usurpation de Pépin le Bref. L'un des fils nés du premier mariage de Louis le Débonnaire étant mort, sans égard pour les enfants qu'il laissait, l'Aquitaine fut donnée à Charles : ce fut une cause de division de plus dans la famille royale.
    Aussitôt après la mort de son père, Charles s'unit à Louis le Germanique pour combattre Lothaire, leur frère aîné, qui voulait les exclure du partage de l'empire, et les forcer à reconnaître sa prééminence politique ; ils remportèrent contre lui cette bataille de Fontenay, si sanglante, que les nobles firent passer en loi qu'ils ne devraient dorénavant assistance à leurs souverains que lorsqu'il s'agirait de la défense de l'Etat ; et, dès lors, les hommes de guerre cessèrent de relever directement du monarque, et furent bien plus les soldats des seigneurs que les sujets du roi : ce qui acheva de consolider le régime féodal, dont les grands poursuivaient depuis deux siècles l'établissement avec une constance égale à celle que Pépin avait montrée pour s'emparer de la couronne.
    Le résultat de la bataille de Fontenay, donnée le 25 juin 842, fut un partage de l'empire entre les trois frères ; Charles eut la France, dont il resta roi, malgré les efforts de Lothaire pour revenir contre cet arrangement, et malgré l'ambition de Louis le Germanique, qui l'attaqua ouvertement en 858, sous prétexte de venir combattre les Normands que Charles n'avait pas su repousser. Celui-ci, après avoir soumis l'Aquitaine, faisait le siège d'Oissel, lorsqu'il apprit que Louis venait d'envahir ses États, et qu'une assemblée d'évêques l'avait déposé en déliant ses sujets du serment de fidélité. " On ne sait, dit l'historien Velly, qu'admirer davantage, ou la hardiesse des prélats, ou la faiblesse du monarque, qui publie dans un manifeste qu'on n'aurait pas dû le déposer sans l'entendre, ou du moins sans un jugement en règle des évêques qui l'ont consacré, et qui sont les trônes où Dieu repose, et dont il se sert pour rendre ses décrets absolus ; qu'il a toujours été prêt à se soumettre à leur correction paternelle, comme il s'y soumet encore actuellement. "Charles se prépara néanmoins à la résistance, et quelques seigneurs bourguignons s'étant joints à lui, il vint camper devant l'armée de son frère ; mais il se laissa entraîner dans des négociations dont on profita pour ébranler la fidélité de son armée, qui bientôt l'abandonna. Resté seul, il se retira en Bourgogne, d'où il revint peu après, avec une nouvelle armée, surprendre et mettre en fuite les troupes de son frère, qui avait commis la faute d'en renvoyer la plus grande partie.
    Quelques années après (869), ils se réunirent pour partager la succession de Lothaire, et ils bravèrent de concert l'autorité ecclésiastique, qu'ils avaient l'un et l'autre invoquée avec tant de soumission. Hincmar, chargé par eux de répondre au pape Adrien II, qui avait mis tout en œuvre pour faire échouer ce partage, s'acquitta de cette commission avec beaucoup de force et de fermeté. Les remontrances ne firent cependant aucune impression sur l'esprit d'Adrien. Peu de temps après, il se déclara contre Charles, en faveur de Carloman, son fils, qui s'était mis à la tête d'une troupe de brigands. Le roi n'ayant pu le réduire, s'adressa aux évêques, qui l'excommunièrent.
    Le pape en écrivit à Charles d'un style qui marque le vif ressentiment qu'il avait conçu, de n'avoir pas été écouté sur la succession du royaume de Lorraine ; il le traita d'avare, de parjure, de ravisseur, de père dénaturé, etc. Charles répondit avec fermeté, et déclara " que les rois de France ne s'aviliraient jamais jusqu'à se regarder comme les lieutenants des papes, et qu'il eût, à l'avenir, à se départir de lettres de telle substance. " Cette réponse étonna le saint-père ; il fit des excuses, et abandonna Carloman.
    Celui-ci, auquel son père avait pardonné une première révolte, ayant recommencé à brouiller, Charles le fit prendre, dégrader du diaconat qu'il avait reçu, et enfermer dans l'abbaye de Corbie pour faire pénitence, après lui avoir fait crever les yeux en 873. Dès lors le pape se montra dévoué aux intérêts de Charles, et il contribua de tout son pouvoir à mettre sur sa tête la couronne impériale. Après la mort de l'empereur Louis, Charles se hâta de rassembler une armée pour envahir l'Italie ; ce fut en vain que le roi de Germanie envoya son fils à la tête d'une armée pour s'opposer à cette invasion.
    Après avoir fait essuyer une défaite au jeune prince, et l'avoir ensuite trompé par de fausses promesses, Charles arriva à Rome, où Jean VIII, qui venait de succéder à Adrien, le couronna empereur et le décora du titre d'Auguste (875), en exigeant qu'il reconnût sa puissance, et qu'il renonçât à la souveraineté que Charlemagne s'était réservée sur les provinces qu'il avait cédées à l'Eglise romaine. Tant de soumission n'était balancée par aucun avantage ; cette couronne n'apportait aucun droit, aucun privilège, et l'on aurait été bien embarrassé d'expliquer ce que signifiait l'empire d'Occident, depuis que l'héritage de Charlemagne avait été divisé et subdivisé entre tant de princes égaux et indépendants.
    Charles se mit au-dessous de sa dignité, comme roi ; mais les titres flattent l'ambition, et l'ambition des faibles n'est pas difficile. Sous le règne de Charles, les hommes du Nord, connus dans l'histoire sous le nom de Normands, profitèrent de la division qui régnait entre les héritiers de Charlemagne, pour mettre la France au pillage. L'imagination ne peut s'arrêter sans effroi sur les horreurs qu'ils commirent ; aucune province ne fut épargnée ; les monastères, les églises étaient dévastés ; les hommes, les femmes, les enfants, emmenés en esclavage, et Charles, après avoir abandonné sa capitale, s'était retranché à Saint-Denis, pour en défendre les reliques.
    N'ayant pas d'armée à opposer aux barbares, il les accablait de présents, pour les engager à se retirer, tandis qu'il offrait aux Saxons le droit de relever leurs idoles, dans l'espoir de s'en faire des partisans. Deux fois les Normands vinrent tout mettre à feu et à sang jusqu'au milieu de la France, et deux fois Charles acheta d'eux la promesse de se retirer et de ne plus revenir (845 et 861) ; enfin une troisième incursion irrita ce prince, au point qu'il résolut de les exterminer ; mais, après les avoir inutilement assiégés dans Angers (865), et avoir laissé échapper leur flotte, qu'il eût pu détruire, il eut la douleur de les voir se rembarquer, et bientôt manquer encore à leur parole, en recommençant leurs brigandages.
    Telle était l'humiliation dans laquelle était tombée la France sous un petit-fils de Charlemagne. Ce n'est pas que Charles le Chauve manquât de courage : il eut toujours les armes à la main pour agrandir ses Etats ; il voulait conquérir, parce que l'esprit de conquête avait été celui de ses aïeux ; il prodiguait les hommes dans des expéditions mal conçues, mais qui offraient aux soldats l'espoir du butin, tandis qu'il restait sans forces pour se défendre, parce que la défense des pays acquis ne présentait aucun avantage aux guerriers.
    C'est ainsi qu'il trouva une armée nombreuse pour marcher contre les fils de Louis le Germanique aussitôt après la mort de ce prince, croyant s'emparer de ses Etats ; il fut battu complètement par un de ses neveux, et chercha vainement ensuite des troupes suffisantes pour soumettre les Bretons et pour combattre les Normands. Son royaume d'Aquitaine fut pour lui une source de dissensions et de guerres presque continuelles. Nommé roi de cette contrée, au préjudice de son neveu Pépin II, il en fut chassé et dépossédé à différentes reprises.
    Ce fut en vain que, déployant une cruelle sévérité, il fit trancher la tête au comte Bernard, toujours armé pour la défense de Pépin. Guillaume, son fils, s'empara de Toulouse, souleva tout le pays voisin des Pyrénées, et tailla en pièces l'armée de Charles, qui, peu de temps après, fut obligé de reconnaître le jeune Pépin ; mais il le dépouilla plus tard, et s'empara de Toulouse (858), pour l'abandonner encore peu de temps après, lorsqu'il fut pressé par les invasions des Normands.
    Le pouvoir politique était alors dans l'assemblée de la nation, et comme les nobles, devenus indépendants, se cantonnaient dans leurs domaines, se fortifiaient dans leurs châteaux, et ne prenaient aucun intérêt aux affaires générales, l'assemblée de la nation n'était plus que l'assemblée des évêques, prononçant pour ou contre le roi, selon qu'il etait heureux ou malheureux. Ce prince fut appelé en Italie en 877 par le pape, effrayé des incursions des Sarrasins. Charles ne put mener à son secours qu'un petit nombre de troupes. Arrivé à Pavie, où le saint-père était venu au-devant de lui, ils concertaient ensemble les moyens d'attaquer les infidèles, lorsqu'ils apprirent que Carloman, roi de Bavière, venait de fondre sur la Lombardie avec une nombreuse armée. Dans l'impossibilité où il était de lui résister, Charles se hâta de revenir en France.
    La honte, l'inquiétude et les regrets frappèrent tellement son imagination, qu'il fut attaqué d'une fièvre violente, et qu'il mourut au village de Brios, dans une chaumière de paysan, le 6 octobre 877, dans la 54e année de son âge ; la 37e de son règne en France, et la 2e depuis qu'il avait été couronné empereur. Son corps fut inhumé à Nantua, dans le diocèse de Lyon, d'où, huit ans après, ses os furent transférés à Saint-Denis, qu'il avait désigné pour sa sépulture, parce qu'il en avait été abbé.
    Il laissa un fils, connu sous le nom de Louis le Bègue, qui lui succéda, et une fille, qui, devenue veuve d'un roi d'Angleterre, fut enlevée et épousée par Baudouin, comte de Flandre, sans que Charles pût s'y opposer. les historiens assurent qu'un juif nommé Sédécias, son médecin et son favori, l'empoisonna. Charles le Chauve a laissé la réputation d'un prince artificieux, sans amour pour ses peuples, ignorant l'art de gouverner, et toujours ambitieux de conquérir. Sa faiblesse pour Richilde, sa seconde femme, allait jusqu'à vouloir qu'elle prît place dans l'assemblée des évêques, et qu'elle présidât un concile, ce qui ne contribua pas peu à lui attirer le mépris des peuples.
    Son règne fut cependant remarquable par des choses utiles, et son édit de Pistes, en trente-sept articles, qui rappelle les Capitulaires de Charlemagne et règle plusieurs points de l'administration, renferme un règlement sur la fabrication et la valeur des monnaies, qui est un des plus anciens et des plus curieux monuments de notre législation. Comme il avait de l'instruction, il protégea les savants, les appela auprès de lui, les combla de bienfaits, et les savants lui ont donné le titre de grand ; mais les ouvrages qui contenaient ses louages s'étant perdus, il est resté Charles le Chauve.

    Charles a épousé Ermentrude D'ORLEANS le 14 déc 0842 à Crécy-en-Ponthieu, 80, Somme, Somme, France, . Ermentrude (fille de Eudes Ier D'ORLEANS et Engeltrude DE FEZENSAC) est née le 27 sept 0830 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 06 oct 0869 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterrée à , , , , , Abbaye de Saint Denis. [Feuille familiale] [Tableau familial]

    Enfants:
    1. Judith DE FRANCE est née vers 0843 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0870 à ?, ?, , ?, ?, .
    2. Louis II le Bègue DE FRANCE est né le 01 nov 0843 à Compiègne, 60, Oise, Oise, France, ; est mort le 10 avr 0879 à Compiègne, 60, Oise, Oise, France, ; a été enterré à Compiègne, 60, Oise, Oise, France, Eglise Notre Dame de Saint Corneille.
    3. Charles D'AQUITAINE est né vers 0847 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort le 29 sept 0866 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterré à ?, ?, , ?, ?, Saint Sulpice de Bourges.
    4. Lothaire DE FRANCE est né vers 0850 à ?, ?, , ?, ?, .
    5. Carloman DE FRANCE est né vers 0855 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort vers 0886 à ?, ?, , ?, ?, .
    6. Godehilde DE FRANCE est née en 0865.

    Charles a épousé Richilde DE BOURGOGNE le 23 jan 0870 à Aix-la-Chapelle (Aachen), Cologne, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, . Richilde (fille de Théodoric DE VERGY) est née vers 0842 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 02 juin 0910 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]

    Enfants:
    1. Rohaut ou Rothilde DE FRANCE est née vers 0871 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte vers 0928 à ?, ?, , ?, ?, .

Génération: 2

  1. 2.  Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire DE FRANCE est né le 16 avr 0778 à Chasseneuil-du-Poitou, 86, Vienne, Vienne, France, (fils de Charlemagne DE FRANCE et Hildegarde DE VINTZGAU); est mort le 20 juin 0840 à Ingelheim, Rpf, , Rheinland-Pfalz, Allemagne, ; a été enterré le 01 juil 0874 à Metz, 57, Moselle, Moselle, France, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Histoire de la maison Royale de France Tome Ier par le Reverend Pere Anselme en 1673 Page n° 42
    • Rubrique libre: + sur une ile du Rhin en aval de Mayence

    Notes:

    #Générale#Louis Ier dit le Pieux ou le Débonnaire
    (778, Chasseneuil Gironde France-20 juin 840 près de Mayence Allemagne), fut roi d'Aquitaine (781-814) et empereur d'Occident (814-840). Le règne de Louis le Pieux est marqué par de nombreuses menaces sur l'unité de l'empire carolingien légué par son père Charlemagne : les fils de Louis le Pieux se sont révoltés contre lui et il dut faire face aux raids des Vikings. Enfin, les ambitions des aristocrates s'affirment de plus en plus et menacent le pouvoir impérial durant cette période.
    C'est en tant que dernier fils survivant que son père Charlemagne lui donne le titre d'empereur d'Occident, en automme 813 à Aix la Chapelle. L'empire ne sera donc pas découpé, comme il était coutume de le faire à l'époque. En octobre 816, il est sacré par le pape Etienne IV à Reims.
    L ouis reçut une éducation brillante ; il savait le latin et le grec ; la nature lui avait donné une figure heureuse, une force corporelle extraordinaire ; il était religieux, libéral, brave, d'une probité scrupuleuse ; ses mœurs furent exemplaires ; mais, d'un caractère faible et indécis, il ne montra, dans les premières années de son gouvernement, qu'une impuissance extrême à faire le bien et une facilité déplorable à laisser faire le mal : dès lors il laissa avilir son autorité en renvoyant absous Chorson, duc de Toulouse, qui avait souscrit une capitulation honteuse.

    Charlemagne, indigné, fit venir le duc et le roi à Aix-la-Chapelle. Le premier fut condamné à mort par l'assemblée des grands ; mais l'empereur commua sa peine, et fit au jeune monarque une sage et ferme réprimande, afin de lui donner une idée plus juste de la dignité royale. Dans le même temps, Charlemagne se vit obligé de rétablir les finances du royaume d'Aquitaine, que Louis avait laissé dissiper par ses favoris. Ainsi l'on doit avouer que les vertus qui distinguaient ce monarque, fort honorables d'ailleurs, étaient peu faites pour le trône.

    Les défauts de son caractère, si funestes même dans le souverain d'un petit royaume, le furent bien davantage lorsqu'il devint le maître d'un grand empire. Cependant il est juste de montrer combien étaient difficiles les circonstances dans lesquelles il parvint à cette éminente dignité, ou, pour mieux dire, l'époque où il fut accablé de ce pesant fardeau. Plus son empire était grand, plus il avait d'ennemis à redouter, et plus il aurait été nécessaire de conserver l'unité du pouvoir ; mais non seulement les lois de Charlemagne autorisaient le partage du royaume, elles appelaient encore les assemblées de la nation à prononcer sur tous les intérêts de l'État, même sur l'ordre de succession au trône.

    C es assemblées étaient composées de deux ordres entre lesquels il existait la plus vive opposition d'intérêts et de vues. La noblesse, qui avait été longtemps le seul ordre politique du royaume, et qui n'avait appuyé l'usurpation des maires du palais que dans l'espoir de se rendre indépendante, souffrait avec une extrême impatience que le clergé fût devenu un ordre politique qui s'arrogeât la suprématie et qui prétendît disposer de la couronne.

    L es nobles préféraient la multiplicité des royaumes comme plus favorable à leurs prétentions, et consacré d'ailleurs par l'usage. Les évêques, assez éclairés pour sentir qu'une grande domination ne se conserve qu'à l'appui d'une autorité indivisible et absolue, appuyaient toutes les mesures qui tendaient à l'unité du trône. C'est entre la noblesse et le clergé réunis dans les mêmes assemblées avec des droits égaux et des projets différents, c'est au milieu des efforts faits par tous les peuples conquis pour recouvrer leur liberté, que Louis le Débonnaire fut appelé à gouverner et la France et l'empire.

    Proclamé empereur en 814, il signala le commencement de son règne par la permission qu'il accorda aux Saxons, transportés par Charlemagne dans les pays étrangers, de retourner tans leur patrie. La reconnaissance que ces peuples lui témoignèrent fit qu'il n'eut jamais à se repentir de cet acte de clémence ; mais, à la même époque, il déploya, dans d'autres circonstances, une sévérité peut-être inutile et qui n'était pas dans son caractère.

    A peine Charlemagne avait-il cessé de vivre que Louis obligea ses sœurs à se retirer dans des couvents, afin d'éviter les intrigues du palais ; qu'il fit crever les yeux à plusieurs de leurs amants, et qu'il consacra à la vie religieuse les derniers fils de Charlemagne, dont les factieux pouvaient s'appuyer pour causer du trouble dans l'État. Il ne déploya pas moins de fermeté contre le pape Pascal Ier, qui, ayant osé se faire sacrer sans avoir obtenu, suivant l'usage, l'agrément de l'empereur, encourut toute sa disgrâce. Ce monarque menaça même les Romains des plus terribles châtiments si jamais ils se portaient à de semblables attentats.

    Ainsi, loin de renoncer au droit de confirmer les papes, Louis le consacra tellement que, plusieurs années après, Grégoire IV ne voulut pas être installé sans que l'empereur eût confirmé son élection. Bernard, petit-fils de Charlemagne et roi d'Italie, avait pris les armes en 818 dans l'espoir de se faire empereur : Louis marcha contre lui à la tête d'une armée nombreuse. Bernard, intimidé, vint se jeter aux pieds de son oncle, et prouva, par cette démarche précipitée, qu'il était plutôt l'instrument que l'auteur de cette révolte. Il fallait sauver ce monarque qui n'avait que vingt ans, et punir ses complices : Louis les confondit tous dans la même condamnation, ils eurent les yeux crevés ; la plupart périrent des suites de ce supplice.

    Plus tard, les évêques, qui ne pardonnaient pas à l'empereur d'avoir voulu les rappeler aux mœurs de leur état profitèrent des scrupules et des remords que lui inspirèrent tous ces actes de cruauté, pour l'humilier à son tour, et ils le poussèrent à paraître couvert d'un cilice, comme pénitent, dans l'assemblée d'Attigny, où il s'exprima avec l'humilité d'un sujet et dégrada la majesté du trône. Averti par son bon sens des mauvais conseils que lui donnaient les évêques, il porta sa confiance vers les seigneurs ; mais il lui fut aussi impossible de satisfaire les prétentions des nobles que celles du clergé.

    Dans son dépit contre ces deux ordres, il se livra à des hommes qu'il avait tirés du néant, et son favori Adbelard fut l'arbitre de toutes ses actions. Alors les évêques et les nobles, oubliant leur animosité réciproque, s'unirent, profitèrent des divisions qui régnaient dans la famille impériale, et se servirent des enfants de l'empereur pour venger leurs injures personnelles.

    Louis le Débonnaire avait trois fils, Lothaire, Pepin et Louis ; Lothaire fut fait roi d'Italie et associé à l'empire (Lothaire Ier), Pepin eut le royaume d'Aquitaine (Pépin Ier d'Aquitaine), et Louis celui de Bavière (Louis II le Germanique). Mais l'empereur, devenu veuf, épousa Judith de Bavière, dont il eut un fils connu sous le nom de Charles le Chauve. Voulant aussi laisser un royaume à cet enfant, il lui fallut revenir sur le partage déjà fait : les trois frères, qui n'avaient jamais été d'accord entre eux, s'entendirent alors pour prendre les armes, et Louis le Débonnaire, maître de la moitié du monde, se trouva sans appui contre ses enfants.

    En 821, sept ans après la mort de Charlemagne, il avait avili la royauté par une confession publique des torts du gouvernement ; en 830, on enlève sa femme, et après l'avoir accusée sans la moindre preuve de toutes sortes de désordres, on la jette dans un couvent, on la force de prendre le voile, et dans une assemblée où il n'ose monter sur son trône que lorsque tous les assistants l'en conjurent, il approuve tout ce qui a été dit et fait contre lui.

    Mais la division se met bientôt parmi ses fils : les mécontents, trompés dans leurs espérances, lui rendent son épouse et l'empire. En 833, les fils de Louis se liguèrent de nouveau contre lui. Contraints de se soumettre à la force des armes, ils venaient de lui jurer une fidélité inviolable, lorsque la jalousie, l'ambition et surtout la haine de leur belle-mère les réunirent encore en armes près de Rothfeld, entre Bâle et Strasbourg. Le pape Grégoire IV ne craignit pas de se rendre au camp de ces rebelles, et de les aider des foudres de l'Église, dont il menaça tous ceux qui ne se déclareraient pas contre l'empereur.

    Il alla ensuite comme négociateur dans le camp du monarque, qui, après lui avoir reproché d'être venu eu France sans sa permission, entra néanmoins avec lui en pourparler. Pendant ce colloque, les émissaires des princes agissaient auprès des soldats de l'empereur ; et au moment où le pontife prit congé de lui, l'empereur se vit entièrement abandonné, et déjà il entendait des cris de mort autour de sa tente.

    Ce malheureux prince prit alors le parti le plus désespéré, celui de se mettre dans les mains de ses enfants, avec sa femme et son fils. Il montra dans cette circonstance le calme d'une résignation héroïque, et parut se souvenir une fois qu'il était fils de Charlemagne. « Dans l'indigne état où m'a réduit votre perfidie sacrilège, dit-il à ses enfants, je suis tranquille sur ce qui me regarde ; résigné à tout, je ne crains rien. Mais les promesses que vous avez tant de fois faites et tant de fois violées en ce qui concerne l'impératrice et son jeune fils, puis-je enfin m'y fier ? Les voilà ces deux objets de ma tendresse, qui doivent l'être de vos égards : je m'en sépare ; je vous les livre. Princes, souvenez-vous de ce que vous devez à leur rang et à leur sang. »

    Des paroles aussi touchantes firent peu d'impression sur ces enfants dénaturés. Judith fut confiée au roi de Bavière, qui la relégua dans une forteresse de la Lombardie ; et Lothaire, après s'être fait proclamer empereur, emmena à sa suite son malheureux père jusqu'à Soissons, où il le fit enfermer dans le couvent de Saint-Médard, lui ôtant le jeune Charles, qu'il envoya à l'abbaye de Prüm dans les Ardennes.

    Il fit ensuite prononcer sa déposition par une diète, ou plaid général, convoquée au château de Compiègne. Les archevêques Agobard, de Lyon, et Ebbon, de Reims, se firent les instruments de ce fils dénaturé. Réunis à d'autres évêques, ils déclarèrent que Louis, ayant laissé dépérir l'héritage du très grand empereur Charles son père, et scandalisé l'Église en mille manières, avait été déposé par un juste jugement de Dieu, et qu'il devait se retirer dans un cloître.

    Cet arrêt fut notifié à Louis dans l'abbaye de Saint-Médard. Là, prosterné sur un cilice, tenant un papier où ses crimes étaient écrits, ce prince fut obligé de s'accuser devant le peuple d'avoir usé du gouvernement que Dieu lui avait confié ; d'avoir scandalisé l'Église par son indocilité ; d'avoir fait marcher ses troupes en carême ; enfin d'être cause de tous les maux qui désolaient l'empire.

    Après cette honteuse cérémonie, on le déclara pour jamais interdit de toutes ses fonctions ; on lui ôta ses armes, on le dépouilla de ses habits impériaux, on le revêtit d'un habit de pénitent ; il fut chassé de l'église et enfermé dans une cellule pour le reste de ses jours. Après ces odieux attentats, Lothaire, craignant sans doute que sa victime ne vint à lui échapper, la traîna encore à sa suite jusqu'à Aix-la-Chapelle, où il tint son malheureux père toujours étroitement enfermé.

    Enfin sa cruauté finit par révolter contre lui ceux-là mêmes qui avaient concouru à la satisfaire ; et ses frères, Louis de Bavière et Pépin, se rendant à leur devoir, marchèrent de concert pour délivrer leur père. Lothaire n'osa pas les attendre ; il se réfugia à Vienne en Dauphiné, laissant Louis à Saint-Denis, où l'on se rendit aussitôt en foule pour le prier de reprendre la couronne. La révolution fut complète : tous les actes du parlement de Compiègne furent annulés ; on rappela la reine, et Louis remonta sur le trône, pour pardonner encore à Lothaire et à tous ses ennemis.

    Mais il ne devait pas jouir longtemps de son triomphe, auquel la faiblesse de son esprit et de sa santé ne lui permit pas d'ailleurs de prendre beaucoup de part. Le dernier acte de son autorité fut de déclarer le fils de Judith roi de toute la France méridionale et occidentale, à peu près telle qu'elle est aujourd'hui.

    Ce prince mourut le 20 juin 840, à l'âge de 62 ans, dans une île du Rhin, au-dessus de Mayence, lorsqu'un de ses fils, Louis de Bavière, qui avait concouru à le rétablir, s'était de nouveau révolté contre lui. Ses dernières paroles furent : « Je lui pardonne, mais qu'il sache que c'est par lui que je meurs. » Depuis plus d'un mois il ne prenait, dit-on, plus d'autre nourriture que le pain et le vin de l'eucharistie. Ses forces morales s'étaient extrêmement affaiblies avec ses forces physiques ; et dans ses derniers moments il donna réellement des preuves d'absence.

    Louis laissa l'empire à deux pas de sa ruine, le domaine affaibli par la dissipation des terres, l'autorité suprême avilie par la subordination à l'aristocratie épiscopale, qui, après avoir rendu des services durant la première dynastie, était devenue factieuse et usurpatrice. Le malheur de Louis fut de ne pouvoir se décider entre le choix de deux principes, celui de la succession par primogéniture, qui pouvait seul conserver l'unité de l'empire, et celui du droit égal des enfants à l'héritage paternel, consacré par le vieux droit germanique. Louis prit un moyen terme, en associant Lothaire à l'empire, et donnant à ses cadets des royaumes séparés, mais dépendants de l'empereur.

    Cette imprudente division amena la chute de l'empire de Charlemagne, et prépara la séparation de nationalités qui n'étaient plus retenues que par un lien purement personnel. Cette séparation fut la cause de violents déchirements ; le pouvoir central périt tout entier non seulement à Aix-la-Chapelle, siège de l'empire, mais encore dans chacun des nouveaux royaumes qui, fondés à l'abri de la couronne impériale, voulurent se maintenir malgré elle.

    Le clergé et la noblesse, qui n'avaient pu réussir à maintenir à leur profit l'unité de l'empire franc, réussirent à se saisir du pouvoir dans les Etats démembrés. Louis se mit à dos le clergé en voulant le réformer. Ce clergé ignorant et ambitieux, qui comptait dans son sein un grand nombre d'hommes de guerre et beaucoup de prélats qui n'avaient pas même lu l'Évangile, et étaient incapables d'en comprendre le texte, ce clergé prépara ainsi avec les comtes et les leudes l'avènement du système féodal.

    L'administration de la justice s'était corrompue entre les mains des missi. La faiblesse de l'empereur était incapable de combattre tant de difficultés ; il eut le tort de faire une folle opposition aux projets de Wala, homme supérieur, allié par le sang à la famille impériale, et qui, impuissant à faire le bien à la cour de Charlemagne, s'était d'abord retiré dans le cloître. Wala voulait que l'empereur prît des serviteurs plus intègres, et qu'il laissât au clergé et au peuple leurs droits respectifs.

    Plus fait pour être clerc qu'empereur, Louis possédait une connaissance approfondie du latin et avait aussi appris le grec ; il associait son goût pour la littérature ecclésiastique à des habitudes toutes monastiques ; il faisait sans cesse de riches aumônes et des actes d'humilité, aussi le peuple l'appelait-il le roi-prêtre.

    Louis montra toujours beaucoup d'éloignement pour le luxe, et ses règlements sur le costume des ecclésiastiques et des guerriers sont nos premières lois somptuaires : il interdit aux uns et aux autres les robes de soie et les ornements d'or et d'argent. Sous le règne de ce prince, la France commença à perdre une partie de ses conquêtes ; les Saxons revinrent dans leur pays ; les Danois se montrèrent plus hardis dans leurs courses maritimes ; les Sarrasins reprirent courage ; et c'est de cette époque que date le royaume de Navarre.

    Louis a épousé Judith D'ALTDORF vers fév 0819 à Francfort-sur-le-Main (Frankfurt-am-Main), Hes, , Hesse, Allemagne, . Judith (fille de Welf Ier D'ALTDORF et Heilwige ou Heigelwige DE SAXE) est née vers 0805 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 19 avr 0843 à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, ; a été enterrée à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, Eglise de Saint Martin. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 3.  Judith D'ALTDORF est née vers 0805 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Welf Ier D'ALTDORF et Heilwige ou Heigelwige DE SAXE); est morte le 19 avr 0843 à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, ; a été enterrée à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, Eglise de Saint Martin.

    Autres événements:

    • Origine de la source: " Histoire de la maison Royale de France" Père Anselme Tome n°1 page n° 43

    Enfants:
    1. Gisèle DE FRANCE est née vers 0820 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 01 juil 0874 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterrée en 0874 à Cysoing, 59, Nord, Nord, France, .
    2. 1. Charles II le Chauve DE FRANCE est né le 13 juin 0823 à Francfort-sur-le-Main (Frankfurt-am-Main), Hes, , Hesse, Allemagne, ; est mort le 06 oct 0877 à Avrieux, 73, Savoie, Savoie, France, ; a été enterré à Nantua, 01, Ain, Ain, France, .


Génération: 3

  1. 4.  Charlemagne DE FRANCE est né vers 02 avr 0747 à Aix-la-Chapelle (Aachen), Cologne, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, (fils de Pépin III dit le Bref D'HERSTAL et Berthe dite au Grand Pied DE LAON); est mort le 28 jan 0814 à Aix-la-Chapelle (Aachen), Cologne, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans "Les ancêtres de Charlemagne"page n°12-13 et 14

    Notes:

    #Générale#CHARLES Ier le Grand ou CHARLEMAGNE
    (né le 2 avril 747, mort le 28 janvier 814)
    Roi des Francs : règne 768-800. Empereur d'Occident : règne 800-814

    Roi de France, empereur d'Occident, il naquit en 747, au château de Saltzbourg dans la haute Bavière. Fils de la reine Bertrade et de Pépin le Bref, après la mort de ce prince, arrivée en 768, il fut couronné roi et partagea la France avec Carloman, son jeune frère ; mais les conditions du partage furent changées plusieurs fois, sans pouvoir l'être à leur satisfaction réciproque ; et les grands de l'Etat, qui aspiraient depuis longtemps à affaiblir l'autorité royale, auraient sans doute profité de l'animosité qui régnait entre ces deux princes, si la mort de Carloman, qui eut lieu en 771, n'avait offert à Charlemagne l'occasion de devenir seul roi de France, en s'emparant de la succession de ses neveux.
    Leur mère s'enfuit avec eux en Italie, et trouva un protecteur dans Didier, roi des Lombards ; ils tombèrent dans la suite entre les mains de Charlemagne, lorsqu'il se rendit maître de Vérone ; l'histoire, depuis, ne fait plus mention de ces jeunes princes. Si Pépin avait eu besoin de courage, d'activité et d'une extrême prudence pour fonder une domination nouvelle, Charlemagne se trouva dans une nécessité plus grande encore de frapper les esprits de crainte et d'admiration ; car les moyens employés pour accompagner l'usurpation avaient affaibli le pouvoir souverain.
    Les peuples d'Aquitaine furent les premiers qui essayèrent de se rendre indépendants. Charlemagne marcha contre eux avec une armée peu nombreuse ; mais il comptait sur Carloman son frère, auquel l'Aquitaine appartenait en partie, et qui, par conséquent, était obligé de s'unir à lui. Carloman se trouva en effet au rendez-vous, à la tête de ses troupes ; les soupçons qu'il avait conçus de l'ambition de Charlemagne lui faisant craindre de tomber en sa puissance avec l'élite de ses guerriers, il rebroussa chemin.
    Dans cet abandon imprévu, qui ne pouvait qu'exciter les peuples à la révolte, Charlemagne n'hésita pas un moment ; sans compter le nombre de ses soldats, ni celui de ses ennemis, il poursuivit sa route, livra bataille, remporta une victoire complète (770), mit ordre aux affaires de l'Aquitaine avec une promptitude, une prévoyance qui révélèrent le grand homme et le politique habile, et déconcertèrent les princes tributaires de la France, qui croyaient pouvoir profiter de la jeunesse du monarque pour se dégager de la foi jurée.
    Quand le caractère de Charlemagne ne l'aurait point porté à faire des conquêtes, la disposition des grands de l'Etat lui aurait appris que le seul moyen de conserver la paix de son royaume était de les occuper sans cesse de la grandeur du trône, afin qu'ils n'eussent pas le loisir de se lier pour leurs propres intérêts. Lorsqu'il se trouva seul maître de la France, il forma le projet de soumettre les Saxons. Ces peuples, encore païens, occupaient une grande partie de l'Allemagne, et, comme tous les barbares pour qui l'indépendance est le premier des biens, ils préféraient le pillage à des établissements fixes, avaient plusieurs chefs, et formaient plusieurs tribus rarement disposées à s'unir pour le même intérêt.
    Charlemagne commença à leur faire la guerre en 772, et n'acheva de les soumettre qu'en 804 ; ils résistèrent trente-deux ans à un vainqueur qui, quelquefois indulgent jusqu'à l'imprudence, souvent sévère jusqu'à la cruauté, aussi empressé de les convertir que de les subjuguer, ne fut réellement maître de leur pays qu'après l'avoir changé en solitude. Qu'on juge de ce que les Saxons auraient pu faire pour se maintenir, s'ils n'avaient formé qu'un seul peuple conduit par un seul chef ; les deux plus célèbres furent Witikind et Alboin, qui finirent par embrasser le christianisme.
    Pour comprendre la longue résistance des Saxons, il ne faut pas oublier que la manière dont les armées se composaient alors mettait chaque année un intervalle de repos entre les hostilités ; que Charlemagne avait de plus à combattre les Lombards, les Huns, les Sarrasins, les Bretons, les Danois, et que, la grandeur de ses Etats rendant les révoltes faciles, il lui fallait faire autant d'efforts pour conserver que pour acquérir. Sa cruauté envers les Saxons ressemble au désespoir ; son indulgence à leur égard prouve que, pressé par d'autres affaires, il trouvait bonne toute conciliation qui lui permettait de s'éloigner avec honneur.
    En effet, tandis qu'il se battait sur les bords du Weser, le pape Adrien implorait son secours contre Didier, roi des Lombards, qui venait de reprendre l'exarchat de Ravenne, cédé au saint-siège par Pépin le Bref, et qui pressait le pape de couronner les fils de Carloman, afin de montrer Charlemagne comme l'usurpateur du royaume de ses neveux, et de soulever par ce moyen une grande partie de la France contre lui. Le danger était pressant ; il accourt, et, toujours servi par la victoire, il se saisit de la personne de Didier, l'envoie finir ses jours dans un monastère, et se fait couronner roi de Lombardie (774).
    Ce fut la fin de ce royaume, qui reprit, peu de temps après, son ancien nom d'Italie, mais qui conserva les lois qu'il avait reçues des Lombards. Charlemagne passa bientôt en Espagne (778) au secours d'un des chefs sarrasins qui se disputaient l'empire de ces belles contrées ; il assiégea et prit Pampelune, se rendit maître du comté de Barcelone ; mais ses troupes, à leur retour, furent écrasées dans la vallée de Roncevaux, par un parti de Sarrasins, et par les Gascons montagnards, sujets tributaires et ennemis mortels de Charlemagne, si difficiles à contenir, que, plus de trente années après, il fut encore obligé de porter ses armes contre eux.
    Cette déroute a fait dire à quelques auteurs espagnols que leurs ancêtres avaient battu Charlemagne et ses douze pairs, prétention qui n'a pas besoin d'être réfutée ; mais on ne peut s'empêcher de remarquer que la célébrité de cette bataille est moins due aux historiens qu'aux romanciers, qui en ont fait un sujet de gloire particulière au fameux Roland, tué à Roncevaux, quoique les chroniques du temps ne le distinguent pas des autres généraux qui périrent comme lui dans cette fatale journée.
    Les mauvaises dispositions des peuples d'Aquitaine ayant décidé Charlemagne à leur donner un roi particulier, il choisit le plus jeune de ses fils, Louis, si connu sous le nom de Louis le Débonnaire ; de même, les efforts continuels des Lombards et même des Grecs pour reconquérir l'Italie, et le peu de fidélité qu'il trouvait dans les grands auxquels il avait confié le pouvoir, lui firent sentir la nécessité de les rallier autour du trône, et il leur donna pour roi Pepin, le second de ses fils : l'aîné, qui portait le nom de Charles, resta près de lui pour le seconder dans ses expéditions.
    Il avait un autre fils, qui se nommait aussi Pépin : c'était le premier de ses enfants. Soit qu'il eût pour lui une partie de l'aversion qui l'avait décidé à répudier sa mère, soit qu'en effet ce jeune prince, mal fait de corps, mais d'une belle figure et d'un esprit actif, eût mérité la haine de son père, il n'eut aucune part dans le gouvernement ; les mécontents s'unirent à lui, le mêlèrent dans une conspiration qui fut découverte, et il ne conserva la vie qu'en se consacrant à Dieu dans un monastère.
    A son retour d'Espagne, Charlemagne eut encore besoin d'aller combattre les Saxons : chaque année cette expédition se renouvelait. Ils portèrent tout le poids de l'humeur que lui avait donnée la journée de Roncevaux ; car il fit trancher la tête à 4 500 d'entre eux : vengeance terrible qui ne servit qu'à multiplier les résistances. De là il passa à Rome pour faire couronner par le pape ses deux fils, Pépin et Louis (780), confirmant ainsi lui-même les peuples dans la croyance que le chef de la religion pouvait seul rendre le pouvoir royal légitime et sacré.
    Il est impossible de suivre ce prince dans toutes ses expéditions militaires, dans toutes les courses qu'il entreprit pour apaiser des révoltes qui se renouvelaient sans cesse ; il suffira de remarquer que l'année 790, la vingt-deuxième de son règne, fut la première qu'il passa sans prendre les armes, et que cette paix ne dura que jusqu'au printemps de l'année suivante. Plus sa puissance s'étendait, plus il devait penser à reprendre le projet formé par son aïeul Charles Martel de rétablir l'empire d'Occident ; aussi l'impératrice Irène, qui régnait à Constantinople, afin de prévenir le partage de l'empire, fit proposer à Charlemagne d'unir leurs enfants, ce qui aurait mis de nouveau le monde sous une seule domination.
    Sa proposition fut acceptée ; mais lorsque l'ambition eut conduit Irène à détrôner son fils et à s'emparer du pouvoir, elle fit offrir sa main à Charlemagne. Cette union bizarre, que l'ambition seule pouvait concevoir et accueillir, aurait présenté un nouveau spectacle au monde, si l'impératrice n'eût été renversée du trône. Charlemagne se fit couronner empereur d'Occident, l'an 800, par le pape Léon III ; et, quoique son voyage à Rome n'eût pas alors d'autre but, il affecta une grande surprise des honneurs dont on l'accablait.
    Ce couronnement se fit le jour de Noël. Charlemagne fut déclaré César et Auguste ; on lui décerna les ornements des anciens empereurs romains ; toutes les formes consacrées furent suivies ; on oublia seulement qu'il était impossible que l'empire se conservât dans une famille où le pouvoir se partageait entre les enfants du monarque décédé. Charlemagne, après avoir fait un de ses fils moine, eut le malheur de perdre, en 810, Pépin, qu'il avait créé roi d'Italie ; l'année suivante, Charles, l'aîné, suivit son frère au tombeau ; il ne lui resta de fils légitime que Louis, roi d'Aquitaine, qu'il associa à l'empire en 813, son grand âge et ses infirmités lui faisant pressentir que le terme de sa carrière approchait.
    En effet, il mourut le 28 janvier 814, dans la 71e année de son âge, et la 47e de son règne. Par son testament, fait en 806, confirmé par les seigneurs français assemblés à Thionville, et signé par le pape Léon, Charlemagne partagea ses États entre ses trois fils. " Ce qui est à remarquer, dit le président Hénault, c'est que ce prince laissa à ses peuples la liberté de se choisir un maître après la mort des princes, pourvu qu'il fût du sang royal. "
    Mais ce qui est plus singulier encore, c'est la disposition portant que, s'il s'élève quelque différend entre les trois successeurs, ils auront recours, non à la bataille ou la preuve par duel, mais au jugement de la croix. Ce jugement consistait, dans les affaires douteuses, à conduire à l'église deux hommes qui s'y tenaient debout, les bras biens en croix, pendant la célébration de l'office divin, et gain de cause était donné à celui des deux partis dont le champion était resté le plus longtemps immobile dans cette attitude. C'est ce qu'on appelait encore le jugement de Dieu.
    Ce prince, toujours victorieux, versait des larmes en pensant au mal que les peuples du Nord feraient un jour à la France : " Si, malgré ma vigilance, disait-il, ils insultent les côtes de mes Etats, que sera-ce donc après ma mort ? " Il sentait trop tard que ces mêmes Saxons, qu'il avait réduits à chercher un asile dans les climats les plus âpres, reviendraient exercer contre son royaume de cruelles représailles, et entraîneraient à leur suite d'autres barbares, toujours faciles à exciter par l'appât du butin : l'avenir ne justifia que trop ses craintes.
    Aucun monarque n'a été plus loué que Charlemagne ; il a réuni en sa faveur les guerriers, les évêques, les hommes de loi et les gens de lettres ; les politiques lui ont reproché d'avoir tout réglé dans l'Etat, excepté la succession au trône, qu'il laissa à la merci des factions, et d'avoir multiplié ces assemblées où le pouvoir royal s'affaiblit nécessairement, ce qui ne s'accordait pas avec l'étendue donnée à l'empire. Il surmonta tous les obstacles par son génie, son courage, son activité, et l'art de distribuer les récompenses ; mais il ne consolida rien ; et, pour lui succéder avec la même gloire, la même sûreté pour le trône et pour la France, il aurait fallu lui ressembler.
    Malheureusement il fut le dernier héros de sa race. En parvenant à rétablir l'empire d'Occident, il avait accompli le dernier projet formé par sa famille ; il ne restait plus qu'à conserver. La politique de Pépin n'ayant jamais eu d'autre but que celui d'acquérir, l'héritier de Charlemagne se trouva sans règle pour se diriger.
    Suivant les historiens contemporains, Charlemagne était l'homme le plus haut de taille et le plus fort de son temps : " Il ne portait en hiver, dit Eginhard, qu'un simple pourpoint fait de peau de loutre, sur une tunique de laine bordée de soie. Il mettait sur ses épaules un sayon de couleur bleue, et il se servait pour chaussures de bandes de diverses couleurs. " Suivant le même historien, Charlemagne fut enterré à Aix-la-Chapelle. On le descendit dans un caveau, où il fut assis sur un trône d'or, revêtu des habits impériaux, du manteau royal et du grand chaperon de pèlerin qu'il portait dans tous ses voyages de Rome ; il avait la couronne sur la tête ; il était ceint de son épée, tenait un calice à la main, avait son livre d'Évangiles sur les genoux, son sceptre et son bouclier d'or à ses pieds.
    Le sépulcre ayant été rempli de pièces d'or et parfumé d'odeurs, on le scella, et par-dessus fut élevée un superbe arc de triomphe, sur lequel on grava cette épitaphe : " Ici repose le corps de Charles, grand et orthodoxe empereur, qui étendit glorieusement le royaume des Français, et le gouverna heureusement pendant quarante-sept ans. " Charlemagne mérita le titre de restaurateur des lettres ; il attira en France, par ses libéralités, les savants les plus distingués de l'Europe, entre autres Alcuin, dont il se fit le disciple ; Pierre de Pise, qui prenait le titre de grammairien de Charlemagne, et Paul Warnefrid, connu sous le nom de Paul Diacre, qui lui enseigne la littérature grecque et latine.
    Ce fut par les conseils d'Alcuin que Charles établit une académie dans son palais. Il assistait aux séances avec tous les savants et les beaux esprits de sa cour, Leidrade, Théodulphe, les archevêques de Trèves et de Mayence, et l'abbé de Corbie. On lit dans les lettres d'Alcuin, que tous les membres de cette académie avaient pris des noms particuliers, analogues à leurs talents ou à leur goût pour quelque ancien auteur : l'un s'appelait Damétas, l'autre Homère, un troisième Candidus ; Charlemagne avait choisi le nom de David. Il se faisait honneur d'être membre de cette société littéraire, la première qu'on eût vue dans les Gaules, et donnait son avis sur les sujets qu'on y discutait.
    Charlemagne avait amené d'Italie des maîtres de grammaire et d'arithmétique ; il les établit dans les principales villes de ses États, et fit ouvrir des écoles de théologie et d'humanités dans les cathédrales et dans les monastères. Il écrivit à Lulle, disciple de saint Boniface, apôtre de l'Allemagne, et son successeur sur le siège de Mayence : " Disposez-vous, vénérable père, à instruire vos enfants dans les arts libéraux, afin qu'en cela vous satisfassiez nos ardents désirs, etc. "
    Alcuin, Paul Diacre et Pierre de Pise composaient des pièces de vers latins, de différents mètres et sur divers sujets, pour amuser ou instruire le monarque. Dans une de ces pièces en vers trochaïques, Charlemagne dit à Paul Warnefrid : " En grec, vous êtes un Homère ; en latin, un Virgile ; en hébreu, un Philon ; dans les arts, un Tertulle... nuit et jour vous vous occupez à m'enrichir l'esprit de littérature, tant latine que grecque. Nous vous faisons de grands remerciements de ce que vous entreprenez de former dans la science du grec ceux que nous vous avons confiés. C'est une gloire pour nos États : Nunc surrexit gloria. "
    Lebeuf attribue cette pièce à Pierre le grammairien, et, si elle n'est pas de Charlemagne lui-même, on voit qu'elle a dû être écrite, en quelque sorte, sous sa dictée. Ce prince était en correspondance avec Paulin, patriarche d'Aquilée, qui lui dédia plusieurs de ses ouvrages. Il ne dédaignait pas de proposer ou de deviner des énigmes, selon l'usage de son temps.
    On a de lui une lettre toute énigmatique, adressée à Paul Warnefrid. Cependant plusieurs historiens modernes ont avancé que Charlemagne, qui montra tant de goût pour les sciences, et qui parlait plusieurs langues, ne savait pas écrire, pas même signer son nom, et ils s'appuient de ce passage d'Eginhard : Tentabat et scribere, tabulasque et codicillos ad hoc in lectulo, sub cervicalibus, circumferre solebat, ut quum tempus vacuum esset, manum effingendis litteris assuefaceret. Mais suivant Ceillier, le texte d'Eginhard signifie seulement que Charlemagne essayait d'imiter les beaux caractères des manuscrits de sa bibliothèque, et qu'il ne put y réussir, s'étant exercé à ce travail dans un âge trop avancé.
    Ce prince consacrait tous ses loisirs d'hiver à la lecture. Il faisait mettre sous le chevet de son lit la Cité de Dieu de saint Augustin. On lui lisait à table les ouvrages des Pères, ou les vies des rois, ses prédécesseurs. Toute la belle saison était consacrée à des voyages ou à des expéditions militaires.
    Saint Grégoire avait réglé le chant religieux qui avait été introduit en Occident par saint Ambroise. En France, ce chant n'était qu'une psalmodie pesante et monotone. Charlemagne fit venir des chantres de Rome. Il y avait dès lors des notes pour le chant ; des écoles furent ouvertes, et un capitulaire ordonna que le chant grégorien serait reçu dans toutes les églises de France. Charlemagne voulu aussi introduire dans ses États la liturgie romaine. Le clergé qui tenait aux anciennes coutumes, montra quelque résistance. Plusieurs églises cédèrent à l'autorité du monarque ; d'autres firent un mélange des deux liturgies romaine et gallicane.
    Charlemagne prescrivit, mais sans pouvoir l'établir, l'uniformité des poids et des mesures. C'est à lui qu'est due la manière de compter par livres, sous et deniers. Ce grand prince avait conçu le projet de joindre le Rhin au Danube, et l'Océan au Pont-Euxin. Ce projet ne paraissait pas d'une exécution bien difficile ; toute l'armée fut employée à creuser un canal. Les travaux avaient été conduits jusqu'à 2 000 pas, lorsque les pluies, l'éboulement des terres, et le défaut de connaissances qu'on a depuis acquises, firent d'abord interrompre, et ensuite abandonner cette noble entreprise.
    Mais les arts, protégés par Charlemagne, élevèrent d'autres monuments. La ville d'Aix-la-Chapelle, devenue le siège de l'empire, dut à ce prince son origine et son éclat ; elle prit son nom d'une chapelle magnifique qu'il avait fait construire avec les plus beaux marbres transportée à grands frais de Rome et de Ravenne. Les portes de ce temple étaient de bronze, et son dôme surmonté d'un globe d'or massif.
    Rien n'égalait, à celle époque, en grandeur et en magnificence, le palais de Charlemagne. On y voyait, disent Eginhard et le moine de Saint-Gall, d'immenses portiques, de superbes galeries, des salles pour les diètes des grands vassaux, pour la tenue des parlements, des conciles et des synodes ; des appartements pour tous les officiers de l'empire, pour les députés des provinces et les ambassadeurs : tout le palais était tellement disposé, que, de sa chambre, Charles pouvait voir tous ceux qui entraient dans les autres appartements.
    Mais ce qu'on admirait le plus était le riche portique qui conduisait du palais à la basilique. L'art y déploya toute son industrie, et le prince toute sa magnificence. Charlemagne fit aussi construire des thermes, ouvrage admirable de la nature et de l'art. Ils étaient si spacieux et si abondants en eaux chaudes, que plus de cent personnes pouvaient y nager ensemble. C'était l'un des exercices les plus ordinaires du monarque ; il le prenait, non seulement avec les rois ses enfants, mais souvent avec ses officiers et les seigneurs de sa cour ; quelquefois même avec ses soldats, et l'auteur de sa vie remarque qu'il y excellait par-dessus tous.
    Il avait aussi à Seltz, en Alsace, un palais non moins magnifique, et ce fut là qu'il reçut les ambassadeurs de Nicéphore avec un appareil dont les Orientaux eux-mêmes n'avaient point d'exemple. Ce fut à Charlemagne que la France dut ses premiers progrès dans la marine. Il releva le phare de Boulogne, et fit creuser plusieurs ports ; il favorisa l'agriculture, et s'immortalisa par la sagesse de ses lois.
    Sa renommée remplissait l'Orient. Il recevait les députés du patriarche de Jérusalem, les ambassadeurs des empereurs Nicéphore et Michel, et les deux ambassades que lui envoya Aaron Al-Rachyd, le plus célèbre des califes abbassides. Il assemblait des conciles, des parlements, publiait les Capitulaires, les Livres Carolins, et faisait admirer en lui le conquérant et le législateur.
    Son empire comprenait toute la France, la plus grande partie de la Catalogne, la Navarre et l'Aragon ; la Flandre, la Hollande et la Frise ; les provinces de la Westphalie et de la Saxe jusqu'à l'Elbe ; la Franconie, la Souabe, la Thuringe et la Suisse ; les deux Pannonies, c'est-à-dire l'Autriche et la Hongrie, la Dacie, la Bohême, l'Istrie, la Liburnie, la Dalmatie, et différents cantons de l'Escalvonie ; enfin toute l'Italie jusqu'à la Calabre inférieure ; car Charlemagne ne s'était pas dépouillé de ses droits sur la ville et sur le duché de Rome, sur l'exarchat de Ravenne et sur les autres provinces de l'ancien État ecclésiastique.
    Ces diverses provinces étaient divisées en duchés et comtés ; chacune de ces divisions territoriales avait des magistrats sédentaires. Les provinces étaient surveillées par des légats voyageurs (missi dominici), commissaires impériaux qui étendaient sur tous les points de ce vaste empire l'influence directe du maître.
    Les ouvrages de Charlemagne sont :
    1° Ses Capitulaires, recueillis par Ansegise, abbé de Saint-Wandrille, mort en 822, et par Benoît le lévite, ou diacre de Mayence, mort en 845. Ces Capitulaires furent dressés, pour la plupart, à Aix-la-Chapelle, en 805 et 806. Ils sont remarquables en ce que plusieurs ont été renouvelés par Louis XIV.
    2° Des lettres ; nous citerons : celle qu'il écrivit ad Frastradam reginam de victoria Avarica, anno 791 : elle est dans le recueil des historiens de Duchesne, et celle qu'il adressa à Pepin, son fils, roi d'Italie ; la Lettre à Élipand et aux autres évêques d'Espagne : Charlemagne les conjure de s'en tenir à la foi de l'Eglise catholique, et de ne pas se croire plus savants qu'elle ; la Lettre à Alcuin : cette lettre prouve que Charlemagne connaissait bien les rites ecclésiastiques.
    3° Une Grammaire.
    4° Son testament.
    5° On attribue à Charlemagne quelques poésies latines, telles que l'Épitaphe du pape Adrien, le Chant de Roland, etc.
    6° Les Livres Carolins ; Charlemagne n'en est point l'auteur, mais il permit qu'on les publiât sous son nom ; ils furent composés contre le second concile de Nicée, qui décida la question des images.
    Charlemagne fut mis au nombre des saints par l'antipape Pascal III, l'an 1165 ou 1166. Le décret de sa canonisation n'ayant point été rapporté par les papes légitimes, et aucune réclamation ne s'étant élevé contre lui, plusieurs églises d'Allemagne honorent la mémoire de cet empereur ; mais ce culte n'a jamais été consacré par l'autorité de l'église universelle. Louis XI fixa sa fête au 28 janvier. L'université de Paris le choisit pour son patron, en 1661, sans le désigner cependant sous le nom de saint, et l'église de Metz, au lieu de le reconnaître en cette qualité, célébrait tous les ans un service pour le repos de son âme. Il est appelé saint Charles dans toutes les cérémonies de l'élection de Maximilien, roi des Romains, et dans celles de son couronnement.

    Décès:
    Il est décédé d'une pleurésie

    Charlemagne a épousé Hildegarde DE VINTZGAU vers 0772 à ?, ?, , ?, ?, . Hildegarde (fille de Gérold Ier DE VINTZGAU et Imma ou Emma ou Emme D'ALLEMANIE) est née vers 0758 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 30 avr 0783 à Thionville, 57, Moselle, Moselle, France, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 5.  Hildegarde DE VINTZGAU est née vers 0758 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Gérold Ier DE VINTZGAU et Imma ou Emma ou Emme D'ALLEMANIE); est morte le 30 avr 0783 à Thionville, 57, Moselle, Moselle, France, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: M Gob Yves (Belgique) avec le fichier Laguesse.ged en mail de Juillet 2003

    Enfants:
    1. Charles CAROLINGIEN est né en 0772; est mort en 0811.
    2. Pepin Ier D'ITALIE est né vers avr 0773 à ?, ?, , ?, ?, ; a été baptisé en 0781 à Pavia, 27100, , Lombardia, Italie, ; est mort le 08 juil 0810 à Milano, Milano, , Lombardia, Italie, ; a été enterré à ?, ?, , ?, ?, Eglise de Saint Zenon.
    3. Rotrude DE NEUSTRIE est née vers 0775 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 06 juin 0810 à ?, ?, , ?, ?, .
    4. 2. Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire DE FRANCE est né le 16 avr 0778 à Chasseneuil-du-Poitou, 86, Vienne, Vienne, France, ; est mort le 20 juin 0840 à Ingelheim, Rpf, , Rheinland-Pfalz, Allemagne, ; a été enterré le 01 juil 0874 à Metz, 57, Moselle, Moselle, France, .
    5. Berthe DE FRANCE est née vers 0779 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 14 jan 0823 à ?, ?, , ?, ?, .

  3. 6.  Welf Ier D'ALTDORF est né vers 0775 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Isembard II D'ALTDORF et Irmengarde DE FRANCE); est mort estimé 03 sept 0824 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: " Histoire de la maison Royale de France" du Père Anselme Tome n°1 page n° 43
    • Rubrique libre: Fondateur de la Dynastie des Guelfes

    Notes:

    #Générale#Les Welf sont une dynastie bavaroise ainsi nommée car plusieurs de ses membres se prénommèrent Welf.
    Les origines des Guelfes sont obscures, et le Comte Welf, seigneur de Bavière du IXème siècle est le premier aïeul connu de cette dynastie. Il fut père de Judith, l'épouse de l'empereur d'Occident Louis le Pieux et d'Emma épouse de Louis le Germanique. La dynastie se perpétue avec les deux fils de Welf Ier, fères de Judith et Emma, Conrad, Rodolphe. Le petit-fils de Conrad, Rodolphe I, petit-cousin d'Hugues l'Abbé (marquis de Neustrie († 886) et beau-frère de Robert le Fort), fut Roi de Bourgogne en 888, faisant ainsi de son père l'ancêtre des rois de Bourgogne. Le Royaume de Bourgogne sera maintenu dans les mains des Welf jusqu'en 1032. À partir de Welf II (†1030), comte en Alémanique et en Bavière, la dynastie guelfe étend son pouvoir en Allemagne, en concurrence avec les Rois Germains. Welf II mort sans enfant, sa sœur épousa le marquis Azzo II d'Este, leur fils reprit le nom de Welf.

    Welf a épousé Heilwige ou Heigelwige DE SAXE vers 0794 à ?, ?, , ?, ?, . Heilwige (fille de Wittiking Ier DE SAXE et Svatana Ou Théodrade DE SAXE) est née vers 0785 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0838 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 7.  Heilwige ou Heigelwige DE SAXE est née vers 0785 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Wittiking Ier DE SAXE et Svatana Ou Théodrade DE SAXE); est morte estimé 0838 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: http://fjaunais.free.fr/h0saxe.htm

    Notes:

    #Générale#La filiation avec ses parents reste à vérifier.

    Enfants:
    1. 3. Judith D'ALTDORF est née vers 0805 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 19 avr 0843 à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, ; a été enterrée à Tours, 37, Indre et Loire, Indre et Loire, France, Eglise de Saint Martin.
    2. Conrad Ier VAN ARGENGOUW est né vers 0805 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort le 26 mars 0863 à ?, ?, , ?, ?, ; a été enterré le 30 mars 0863 à ?, ?, , ?, ?, .
    3. Rodolphe DE PONTHIEU est mort en 0866.
    4. Emma WELF est née vers 0809 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 31 jan 0876 à Regensbourg, ?, , ?, Allemagne, ; a été enterrée à ?, ?, , ?, ?, Eglise de Saint Emeran de Ratisbone.
    5. XX D'ALTDORF


Génération: 4

  1. 8.  Pépin III dit le Bref D'HERSTAL est né vers 0715 à Jupille-sur-Meuse, Liège, , Liège, Belgique, (fils de Charles Martel D'HERSTAL et Chrotrude Ou Rotrude ou Rothrude DE THEROUANE); est mort le 24 sept 0768 à Saint-Denis, 93, Seine Saint Denis, Seine-Saint-Denis, France, ; a été enterré à ?, ?, , ?, ?, Abbaye de Saint Denis.

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans "Les ancêtres de Charlemagne" page n°15 et 16
    • Rubrique libre: Fondateur de la Dynastie Carolingienne

    Notes:

    #Générale#PÉPIN III le Bref
    (né vers 715, mort le 23 septembre 768)
    Maire du palais de Neustrie en 741, et d'Austrasie en 747.
    Roi des Francs : règne 751-768.
    Second fils de Charles Martel, il partagea la France avec son frère aîné Carloman en 741, et prit sous son gouvernement la Neustrie, la Bourgogne, l'Aquitaine et quelques autres provinces, sans se donner et sans recevoir le titre de roi.
    La mort de Charles Martel ayant paru aux grands de l'Etat et aux peuples tributaires de la France une occasion favorable pour secouer le joug de l'autorité, Pépin, dont la politique a mérité de passer en proverbe, sentit qu'il fallait raffermir le pouvoir à l'aide d'un nom consacré, et d'accord avec Carloman, il éleva sur le trône un prince du sang de Clovis, Childéric III, surnommé l'Insensé. A l'abri de ce fantôme royal, il exigea une soumission qu'il aurait alors vainement réclamée pour lui-même.
    Les Allemands, les Bavarois, les Gascons, qui s'étaient révoltés, furent vaincus, promirent fidélité, et se révoltèrent encore, étant encouragés par des seigneurs français qui voulaient aussi se rendre indépendants, et même par un
    PRIVATE "TYPE=PICT ;ALT=Roi "??INCLUDEPICTURE "img/pepin.gif"Pépin le Bref (751-768)frère de Pépin, nommé Griffon, qui se plaignait de n'avoir eu qu'une part trop faible dans l'usurpation du royaume. Pépin passa donc sa vie à la tête des armées, et comme la petitesse de sa taille le livrait aux railleries des guerriers, dans un temps où le courage reposait tout entier sur la force corporelle, il fit des actes de bravoure qui mériteraient d'être taxés de témérité s'ils n'avaient pas eu pour but de lui attirer le respect des soldats.
    Quoique Childéric III ne prêtât que son nom au gouvernement, ce nom gênait l'ambition de Pépin, et lorsque Carloman, son frère, abandonnant ses Etats pour se consacrer à la vie monastique, l'eut rendu seul maître de la France, il résolut d'achever l'usurpation méditée depuis un siècle par sa ramille. Son premier soin fut d'apaiser le clergé, qui avait été dépouillé d'une grande partie de ses biens par Charles Martel ; il eut besoin de beaucoup d'adresse pour réussir, parce que ces biens avaient été donnés aux guerriers, auxquels on ne pouvait les reprendre sans exciter un mécontentement nouveau.
    Quand il eut mis les évêques dans son parti, il flatta le pape par une soumission si grande qu'on aurait peine à le concevoir si le motif n'en était connu. Le pape voulait se soustraire aux caprices des empereurs de Constantinople et sauver Rome de la domination des Lombards, maîtres de l'Italie ; il n'avait d'espérance que dans les Français, dont il sollicitait les secours depuis longtemps : cette position du chef de la chrétienté bien établie, on sentira pourquoi Pépin trouva prudent de se faire un cas de conscience de l'usurpation et de la soumettre au pape. Ayant obtenu une réponse telle qu'il la désirait, il enferma Childéric III dans un monastère, monta sur le trône en 751, et fut sacré à Soissons par saint Boniface, évêque de Mayence, du consentement des seigneurs et du clergé, qui prit alors un rang politique dans l'Etat.
    Le titre de roi, si désiré par Pépin, n'accrut pas son pouvoir : on peut même affirmer qu'il le diminua ; car la royauté, qui, sous la première dynastie, était un droit attaché à la naissance, une succession transmise de Clovis conquérant à ses descendants, devint élective comme la mairie du palais, et resta de plus à la merci des évêques, par l'influence desquels elle venait d'être accordée.
    Le pouvoir du monarque fut d'autant plus faible que depuis longtemps les maires du palais, pour se faire des partisans, avaient laissé les seigneurs changer en propriétés personnelles les domaines sur lesquels reposaient la solde de l'armée, les récompenses dues aux braves, et préparé le morcellement de la France tel qu'on le vit sous le régime féodal. Sans doute, cette diminution du pouvoir se fit peu remarquer pendant le règne de Pépin le Bref et celui de Charlemagne ; mais elle ne cessa de se faire sentir sous leurs faibles successeurs, jusqu'à l'élévation de la troisième dynastie.
    En 754, le pape Etienne II vint lui-même solliciter en France les secours dont il avait le plus pressant besoin ; il sacra de nouveau Pépin le Bref, qui, par reconnaissance, passa en Italie à la tête d'une armée nombreuse pour combattre Astolphe, roi des Lombards. Cette première expédition ne fut pas décisive : Pépin ne se rebuta point, et la seconde fois qu'il passa en Italie, il dicta la paix en vainqueur et donna en propriété l'exarchat de Ravenne au saint-siège.
    Ainsi ce roi établit le premier le pouvoir temporel des papes, comme il avait le premier reconnu en eux le droit d'interpréter la volonté du ciel sur la disposition des couronnes. Au reste, Pépin ne s'appauvrissait pas en élevant les papes jusqu'à la souveraineté ; car il disposait en leur faveur d'une principauté qui appartenait aux empereurs de Constantinople, et c'est ainsi que tous les États de l'Europe moderne se sont formés des débris de l'empire.
    Il n'est pas sans intérêt de remarquer qu'au moment où le pape devenait souverain en Italie aux dépens de l'empire, les Sarrasins commençaient à s'approcher de Constantinople dans le dessein de s'en emparer. De son côté, Pépin était attaqué par les barbares du Nord, qui cherchaient dans des climats plus heureux les richesses que leur refusait la nature, et se battaient pour le pillage, en attendant qu'ils trouvassent l'occasion de former des établissements ; on les verra reparaître sous Charlemagne et ses successeurs, assiéger Paris, occuper les plus belles provinces, sans que les Français, éclairés par tant de désastres, s'aperçoivent qu'ils ne sont faibles contre des ennemis qu'ils méprisaient autrefois qu'à proportion de l'affaiblissement du pouvoir royal.
    Pépin, toujours vainqueur et toujours agité, mourut d'hydropisie à Saint-Denis, où il fut enterré le 23 septembre 768, à l'âge de 54 ans. Il partagea la France entre ses deux fils, Carloman et Charles, depuis appelé Charlemagne ; mais les dispositions qu'il avait faites furent modifiées par les seigneurs, dont le consentement était nécessaire en tout depuis que l'usurpation avait anéanti les coutumes apportées dans les Gaules par les Francs ; aussi ne doit-on pas s'étonner si les assemblées de la nation vont toujours en se multipliant jusqu'au triomphe du régime féodal : là ou il n'y a plus ni lois réputées ni coutumes établies, il faut bien faire parler les hommes.
    Un bel esprit du temps de saint Louis a trouvé admirable de mettre sur le tombeau du fondateur de la seconde dynastie des rois de France : Pépin, père de Charlemagne ; c'est son moindre titre à la gloire. Il fut brave, libéral, actif comme l'avaient été ses aïeux ; mais il l'emporta sur tous les rois de sa dynastie par l'art de connaître les hommes, de juger les circonstances ; et par cette souplesse d'esprit qui, chez les ambitieux, s'unit naturellement au besoin de dominer, Charles Martel fut plus grand que lui, parce qu'il méprisa des grandeurs tout ce qui ne s'obtient pas par le courage et la fermeté du caractère : Charlemagne crut nécessaire d'imiter la politique de Pépin, et peut-être ne s'aperçut-il pas que les moyens par lesquels on fonde un empire ne sont pas toujours ceux qui aident à le conserver.

    Pépin a épousé Berthe dite au Grand Pied DE LAON entre 0743 et 0744 à ?, ?, , ?, ?, . Berthe (fille de Caribert Hardrad DE LAON et Gisèle ou Bertrade DE BAVIERE) est née vers 0726 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 12 juil 0783 à Choisy-au-Bac, 60, Oise, Oise, France, ; a été enterrée à ?, ?, , ?, ?, Abbaye de Saint Denis. [Feuille familiale] [Tableau familial]


  2. 9.  Berthe dite au Grand Pied DE LAON est née vers 0726 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Caribert Hardrad DE LAON et Gisèle ou Bertrade DE BAVIERE); est morte le 12 juil 0783 à Choisy-au-Bac, 60, Oise, Oise, France, ; a été enterrée à ?, ?, , ?, ?, Abbaye de Saint Denis.

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans "Les ancêtres de Charlemagne" page n°17

    Notes:

    #Générale#Reine des Francs de 0751 à 0783
    Morte dans l'Oise ???

    Enfants:
    1. Carloman II DE FRANCE est né vers 0741 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort le 04 déc 0771 à Corbie, 80, Somme, Somme, France, .
    2. 4. Charlemagne DE FRANCE est né vers 02 avr 0747 à Aix-la-Chapelle (Aachen), Cologne, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, ; est mort le 28 jan 0814 à Aix-la-Chapelle (Aachen), Cologne, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, .
    3. Irmengarde DE FRANCE est née vers 0750 à ?, ?, , ?, ?, .

  3. 10.  Gérold Ier DE VINTZGAU est né vers 0720 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Agilulf DE BAVIERE et Gerniu DE SUEVIE); est mort estimé 0796 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans "Les ancêtres de Charlemagne" (Addenda 1990) page n°10

    Notes:

    #Générale#Comte de Vintzgau

    Gérold a épousé Imma ou Emma ou Emme D'ALLEMANIE vers 0749 à ?, ?, , ?, ?, . Imma (fille de Nebi D'ALEMANIE et Hersuinde DE SAXE) est née vers 0726 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0786 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  4. 11.  Imma ou Emma ou Emme D'ALLEMANIE est née vers 0726 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Nebi D'ALEMANIE et Hersuinde DE SAXE); est morte estimé 0786 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: Christian Settipani dans "Les ancêtres de Charlemagne" (Addenda 1990) page n°10

    Enfants:
    1. Berthold I DE BAAR est né estimé 0750; est mort en 0817.
    2. Adrien DE VINTZGAU est né vers 0752 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 10 nov 0821 à ?, ?, , ?, ?, .
    3. Udalrich DE VIZGAU
    4. Gérold II DE VIZGAU
    5. 5. Hildegarde DE VINTZGAU est née vers 0758 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte le 30 avr 0783 à Thionville, 57, Moselle, Moselle, France, .

  5. 12.  Isembard II D'ALTDORF est né vers 0735 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Engelbert II D'ALTDORF et X D'ALEMANIE); est mort estimé 0805 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: http://fjaunais.free.fr/h0guelfes.htm

    Notes:

    #Générale#Comte d'Altorf en Bavière

    Isembard a épousé Irmengarde DE FRANCE. Irmengarde (fille de Pépin III dit le Bref D'HERSTAL et Berthe dite au Grand Pied DE LAON) est née vers 0750 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  6. 13.  Irmengarde DE FRANCE est née vers 0750 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Pépin III dit le Bref D'HERSTAL et Berthe dite au Grand Pied DE LAON).
    Enfants:
    1. 6. Welf Ier D'ALTDORF est né vers 0775 à ?, ?, , ?, ?, ; est mort estimé 03 sept 0824 à ?, ?, , ?, ?, .

  7. 14.  Wittiking Ier DE SAXE est né vers 0735 à ?, ?, , ?, ?, (fils de Werneking DE SAXE et Gundelinde DE RUGIE); est mort le 07 jan 0810 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: L Lindemans - De voorouders van Jan III Hertog de Brabant Page n°31

    Notes:

    #Générale#Widukind de Saxe

    La guerre entre Charlemagne et les SaxonsWidukind de Saxe ou Wittekind de Saxe, dit le Grand, (né vers 755 - mort le 7 janvier 810) est le personnage emblématique de la résistance saxonne face aux Francs. Il fut, en effet, l'un des plus obstinés opposants à la christianisation de son peuple, ce qui fait également de lui l'un des principaux adversaires que Charlemagne rencontra durant ses campagnes pour étendre le royaume des Francs.

    Descendant d'une famille noble de Westphalie, Widukind était le fils du roi de Saxe Wernekin von Engern (v. 710 - 768) et de la princesse Chunhild von Rügen (née vers 725). Il possédait des terres en Westphalie et en Angrie (territoire des Angrivariens).

    Païen comme l'ensemble de son peuple durant le deuxième tiers du VIIIe siècle, Widukind est connu à travers plusieurs mentions dans les sources franques. Son rôle historique s'inscrit dans le cadre des campagnes franques contre les Saxons, qui s'étalèrent de 774 à 799 et que Pierre Riché a pu qualifier de « guerre de trente ans ».

    Le territoire saxon borde la Thuringe, la Rhénanie et la mer du Nord.

    A cette époque, quatre peuples y cohabitent :

    les Westphaliens à l'ouest, voisins des Rhénans ;
    les Angrariens, au centre ;
    les Ostphaliens, au sud-est, voisins des Thuringiens ;
    Les Nordalbingiens, au nord, voisins des Slaves.
    Tous sont païens et descendent de l'ancienne Germanie.

    Les Saxons ont commencé leurs pillages dès 772, en Thuringe. Charlemagne les avait alors fait fuir.

    En 774, ils recommencent à pénétrer en Rhénanie, Charlemagne étant occupé en Italie, il envoie une armée qui détruit et tue tout ce qu'elle rencontre.

    En 775, Charlemagne convoque les grands du royaume à Quierzy, et décide d'en finir avec la rebellion saxonne en convertissant les Saxons au christianisme.

    Les Francs entrent en Westphalie. Les Ostphaliens et Angrariens se rendent sans la moindre résistance, tandis que les Westphaliens font subir des dommages importants à l'armée franque, jusqu'à l'arrivée du roi. Pour éviter d'être alors exterminés, ils se rendent et demandent la paix.

    Les Nordalbingiens attendent patiemment leur heure afin de reconquérir leurs territoires perdus, occasion qui se présente alors que Charlemagne retourne en Italie pour mâter le duc de Frioul, en 776. Ils reprennent des territoires mais le retour rapide de Charlemagne les surprend et les oblige à capituler.

    En 777, l'absence de Widukind à une assemblée des Saxons convoquée par Charlemagne à Paderborn est fort remarquée. Les Saxons, réunis en tant que vassaux du roi, acceptent de se convertir au christianisme.

    Fuyant la Saxe après la victoire du roi des Francs, il se réfugie au Danemark dont le peuple était païen. En 778, de retour en Saxe alors que l'armée franque est mobilisée en Espagne, il organise la « résistance » saxonne.

    Sous son influence, les Saxons païens menacent l'abbaye de Fulda et contraignent les moines à la fuite ; ces derniers doivent même emporter avec eux les reliques de Saint Boniface.

    Contraint de fuir une nouvelle fois chez les Danois en 782, Widukind revient à nouveau en Saxe peu après. Les Wendes, voisins slaves des Saxons à l'est, se joignent alors à la rébellion, désormais clairement orientée contre l'Église catholique. Widukind convainc ses partisans de piller les églises et de massacrer les Francs, au nom des dieux germaniques : les rebelles forcent Willihad, premier évêque de Brême, à abandonner son œuvre missionnaire. Beaucoup de Francs qui s'étaient installés en territoire saxon sont exterminés.

    Néanmoins, un parti pro-franc se développe au sein de l'aristocratie saxonne, Charlemagne souhaitant y instaurer l'institution comtale. Widukind profite un temps des excès de la politique de Charlemagne : ce dernier, en guise de répression, organise le massacre de plus de quatre mille Saxons sur la Weser en 782. Après cette victoire, Charlemagne réorganise la Saxe, qui devient une province de son empire et ordonne la conversion forcée des Saxons païens.

    La plupart des rebelles ont été livrés à Charlemagne par les chefs saxons, sauf Widukind, introuvable. Ayant à nouveau gagné le Danemark, celui-ci obtient le soutien des Frisons et des Danois établis au nord de l'Elbe. Les Francs sont battus par Widukind au mont Süntel, en 782. S'ils sont victorieux lannée suivante, ils doivent hiverner dans le pays de 784 à 785 pour venir à bout du soulèvement.


    Les sources font alors défaut sur le détail des actions de Widukind : il aurait accepté de se rendre contre la promesse de ne pas être tué. Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne l'aurait persuadé de se convertir. De fait, Widukind reçut le premier le sacrement avec plusieurs de ses hommes, lors d'une cérémonie de baptême collectif en 785, à Attigny, dans les Ardennes, en France. Charlemagne lui-même fut son parrain. Mais, même après leur conversion, les Saxons ont continué pendant longtemps à adorer des idoles païennes, ayant du mal à renoncer totalement à leurs superstitions et coutumes anciennes. En tout cas, la Saxe semble alors pacifiée, et de fait, les Saxons se tiendront tranquilles pendant huit ans, jusqu'en 792.

    C'est pendant cette période que Widukind, - après sa conversion - demande à Waltger (Wolderus, v. 725-825) - canonisé au XIe siècle - de fonder un monastère pour l'éducation des filles de la haute noblesse saxonne à Müdehorst (de nos jours, intégré dans la ville de Bielefeld). Ce fut chose faite en 789, et le monastère fut ensuite transféré, vers 800, à Herivurth (aujourd'hui, Oldenhervorde) au confluent de l' Aa et de la Werre.

    Sachant que la conversion totale des Saxons serait difficile à mettre en œuvre, Charlemagne prend des mesures sévères - par le capitulaire « de Partibus Saxonis » (787) - et oblige les Saxons à respecter les Chrétiens et à se convertir au christianisme, sous peine de mort. Cette conquête religieuse de la Saxe va provoquer de nouveaux soulèvements, les missionnaires francs utilisant souvent la force pour parvenir à leurs fins.

    En 792, les rebelles saxons demandent l'aide des Frisons, leurs voisins du nord, eux aussi païens, et des Avars, déjà en lutte contre Charlemagne. Ils abjurent le christianisme, pillent les églises, traquent les catholiques et réhabilitent le culte des idoles. Devant la tournure que prennent les évènements, le roi doit, en 794 revenir en Saxe. Il divise son armée en deux, une partie sous ses ordres, l'autre sous ceux de son fils Charles le Jeune. Charlemagne entre en Thuringe et Charles en Westphalie. Les rebelles se rendent sans combat et jurent fidélité au roi.

    L'année suivante, Charlemagne et son armée traverse la Saxe jusqu'à l' Elbe, pillant au passage. Si la pacification de la Saxe dura encore plusieurs années (elle s'achève officiellement à Paderborn, en 799), Widukind ne prit plus part aux combats sporadiques - qui durèrent jusqu'en 804 - après cette date. Il mourut le 7 janvier 810.

    Plus de mille ans après sa mort, un monument en hommage à Wittekind fut érigé, en 1899, à Herford dans le nord-ouest de la Westphalie, œuvre en bronze du sculpteur berlinois Heinrich Wefing. Détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1942, pour récupérer le bronze, il a depuis été reconstruit, signe de l'attachement des Allemands aux personnages emblématiques de leur histoire, même ancienne.


    Postérité:
    Wittekind le Grand épouse en 773 Théodrade de Herstal, (752-845), aussi appelée Svatana, fille de Bernard de Herstal, comte de Saint-Quentin, et petite-fille de Charles Martel, avec laquelle il a quatre enfants :

    Hasala de Saxe, (née v. 773).
    Wigbert de Ringelheim, également appelé Weybrecht de Saxe (v. 775 - 827).
    Heilwige de Saxe, (née v. 775-833), qui épousera Welf Ier de Bavière (778-825), avec qui elle donnera naissance à Judith de Bavière (800-843) épouse du roi de France et empereur d'Occident Louis Ier le Pieux.
    Gerswinde de Saxe, (née v. 782-v. 834), qui sera la cinquième épouse de Charlemagne, et la mère d'une de ses filles (Adeltrude).

    En 800, il se remarie avec la norvégienne Géva de Vestfold, fille du roi de Vestfold Oystein Ier Halvadansson Fjert de Vesfold avec laquelle il a un enfant, qui lui succède comme duc de saxe :

    Wilpert Ier de Saxe, également appelé Egbert de Saxe, (805-825).
    Wilpert est le père du duc Liudolf de Saxe (v. 830-6 septembre 864) et le grand-père du duc Othon Ier de Saxe (v. 850-13 novembre 912), qui est lui-même le père du roi de Saxe Henri Ier l'Oiseleur, et le grand-père de l'empereur germanique, Othon Ier.

    Il est très probable que sainte Mathilde, la seconde femme du roi de Germanie Henri Ier l'Oiseleur (876936) appartenait à la même famille que Widukind. Widukind devint par la suite une sorte de « héros national » et fut regardé comme un saint. Au Moyen Âge, on pensait qu'il était enterré à Enger, près de Herford, où un reliquaire daté du IXe ou du Xe siècle porte son nom.

    La fin du Moyen Âge le glorifie comme héros païen, voire lun des ancêtres des principales dynasties allemandes.

    Wittiking a épousé Svatana Ou Théodrade DE SAXE. Svatana (fille de Bernhard Bernard DER FRANKEN) est née vers 0755 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0855 à ?, ?, , ?, ?, . [Feuille familiale] [Tableau familial]


  8. 15.  Svatana Ou Théodrade DE SAXE est née vers 0755 à ?, ?, , ?, ?, (fille de Bernhard Bernard DER FRANKEN); est morte estimé 0855 à ?, ?, , ?, ?, .

    Autres événements:

    • Origine de la source: http://fjaunais.free.fr/h0saxe.htm

    Enfants:
    1. Hasala DE SAXE est née vers 0773 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0824 à ?, ?, , ?, ?, .
    2. 7. Heilwige ou Heigelwige DE SAXE est née vers 0785 à ?, ?, , ?, ?, ; est morte estimé 0838 à ?, ?, , ?, ?, .