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Je dédie cette page, à mon ancêtre Siméon Georges qui m'a laissé en héritage :-) un livre de Géographie du département du Nord de Adolphe Joanne et édité par la librairie Hachette et Cie en 1873. Il l'a lui même reçu le 06 juillet 1883.

Ce recueil se présente sous la forme d'un petit livre de 11,5 cm sur 17,5 cm et 1cm d'épaisseur, il a 48 pages et une carte coloriée ainsi que 20 gravures.

La retranscription partielle se veut la plus fidèle possible quand à l'orthographe, la ponctuation et le nom des villes citées.

 XI Chapitres composent ce livre.

 I
Nom, Formation, Situation, Limites, Superficie.
 II
Physionomie Générale.
 III
Cours d'eau.
 IV
Climat.
 V
Histoire.
 VI
Biographie.
 VIII
Divisions Administratives.

 VII
Population, langues, culte, Instruction publique.
 IX
Agriculture.
 x
Industrie.
 XI
Commerce, chemins de fer, routes.

 

 

I
Nom, Formation, Situation, Limites, Superficie.
Le département du Nord doit son nom à sa situation, car il occupe l'extrémité septentrionale du territoire français.
Il fut formé, en 1790, de territoires appartenant à trois des pays qui constituaient l'ancienne France. La FLANDRE Française, dont Lille était la capitale, fournit à lui seul près de la moitié du département actuel ; le HAINAUT Français contribua pour plus d'un tiers, le CAMBRéSIS pour le sixième environ.
Par sa situation, ce département est le plus septentrional de la France. Plusieurs de ses communes se trouvent au nord du 51ème degré de latitude, c'est-à-dire dans la même position que le midi de l'Angleterre, le nord de la Belgique, le centre de l'Allemagne et le sud de la Pologne. Lille, son chef-lieu, est à 150 kilomètres au nord-est de Paris, capitale de la France, à 109 de Bruxelles, capitale de la Belgique ; de Lille à Londres, capitale de l'Angleterre, il n'y a guère plus loin que de Lille à Paris.
Le département du Nord est borné au septentrion par la mer du Nord, mer qui est comprise entre l'Angleterre et l'Écosse, la France, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, le Danemark et la Norvège ; à l'est, il confine à la Belgique, au sud aux départements de l'Aisne et de la Somme, à l'ouest au département du Pas-de-Calais. Ses frontières sont généralement conventionnelles, excepté au nord et au nord-ouest : au Nord, il a pour limite la mer sur 34 kilomètres ; au nord-ouest, le cours de l'AA le sépare sur 24 kilomètres du département du Pas-de- Calais.
Sa superficie est de 568,087 hectares. Sous ce rapport, le département du Nord est le soixantième département de la France : en d'autres termes, vingt-neuf seulement sont plus petits. Sa plus grande longueur du nord-ouest au sud-est
est en ligne droite de près de l90 kilomètres : c'est la plus longue ligne qu'ont puisse tracer en France dans l'intérieur d'un département. La plus grande largeur, environ 88 kilomètres, se trouve dans le sud, à peu près à la hauteur du Quesnoy ; la plus petite, vers Armentières, n'est que de 6 kilomètres, et le département, dont la forme est extrêmement singulière, se divise en réalité en deux territoires réunis par une espèce d'isthme qui pourrait s'appeler isthme d'Armentières, du nom de la principale ville voisine de cet étranglement. Le territoire du Nord-Ouest comprend les deux arrondissements de Dunkerque et d'Hazebrouck ; les arrondissements de Lille, Douai, Valenciennes, Cambrai, Avesnes forment le second territoire, qui comprend le centre et le sud du département. Le pourtour est du 600 kilomètres en nombres ronds, les petites sinuosités non comprises.
II
Physionomie Générale.
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le département du Nord se partage en deux régions très différentes de nature et d'aspect : la Flandre et les Ardennes.
La Flandre comprend le nord et le centre du département.
Ont peut la considérer comme s'arrêtant à la rive gauche de l'Escaut ; elle couvre donc les arrondissements de Dunkerque, Hazebrouck, de Lille, de Douai et une partie de celui de Valenciennes, ce qui fait environ les trois cinquièmes du territoire. La France a des contrées aussi fertiles, mais elle n'est a pas d'aussi productive, d'aussi bien cultivées, ni d'aussi peuplées, en exceptant toutefois le département de la Seine auquel Paris donne une densité de population exceptionnelle.
La présence de la houille, qui se trouve dans le sous-sol de 60000 hectares, a permis à l'industrie d'y prendre un développement égal à celui de l'agriculture, aussi la Flandre est-elle comme une immense ville dont les quartiers seraient tantôt séparés par des champs admirablement soignés, tantôt reliés par des groupes d'usines que dominent de hautes cheminées.
Mais, autant ce pays est riche, autant il est monotone : les collines y manquent presque partout, les forêts y sont rares, les rivières lentes, canalisées, noircies par le charbon de terre, les détritus des usines, les immondices des cités, la campagne n'a d'autre élément de variété que la prédominance de telle ou telle culture, de telle ou telle espèce d'arbres autour des fermes et sur la berge des chemins et des canaux. Ce sont toujours les mêmes Villes, les mêmes bâtiments industriels, les mêmes vallons effacés, le même aspect, du premier plan jusqu'à l'horizon.
La Flandre est peu élevée au-dessus du niveau de la mer, surtout dans le nord du département, entre les collines de Cassel et les dunes du littoral de dunkerque : là s'étendent au loin sur 40,000 hectares, des terrains à peu près de niveau avec l'océan, dont ils furent autrefois un golfe. Ce golfe, il y a mille ans, se changea en marais. Aujourd'hui, ces 40,000 hectares sont une des plaines les plus fécondes du pays, mais, si l'on négligeait les. digues et les canaux innombrables qui les mettent à l'abri de l'invasion des eaux, ils ne tarderaient pas à redevenir marécages.
C'est précisément à la lisière méridionale de ces terres les plus basses de la Flandre que se dressent les collines les plus hautes de la région, le mont de Cassel, le mont des Cats, le, mont Noir. Ils n'ont que 175, 138 et151 mètres d'altitude, autrement dit d'élévation au-dessus de la mer ; mais, comme: ils n'ont ni voisins, ni rivaux et qu'ils s'élancent du milieu de plaines extrêmement plates, ils offrent une telle importance, qu'on leur pardonne leur nom de montagne, bien qu'ils ne méritent que celui de coteaux. de leur cime, le regard, que rien ne contrarie, embrasse un immense horizon sur la France et sur la Belgique. Les autres collines du pays de Flandre sont insignifiantes. Rarement elles atteignent 50 mètres d'altitude.
A partir de la vallée de l'Escaut, le sol se relève dans la direction du Sud-Est, il s'accidente, les coteaux se redressent et se boisent, les vallons se creusent, on entre dans les Ardennes, massif de petite montagnes et de plateaux qui couvre le sud de la. Belgique et donne son nom à un département français presque limitrophe des cantons sud-est du Nord. L'arrondissement d'Avesnes, qui appartient en entier à la région des Ardennes, ne ressemble en rien à la portion centrale et septentrionale du département auquel il a été rattaché. Au lieu d'être monotone, mais admirablement cultivé, opulent, extrêmement peuplé, il est pittoresque, mais comparativement peu riche, avec peu d'habitants. Il possède à lui seul plus de la moitié des bois que renferme le territoire départemental, 28,500 hectares sur 49,000. Ses deux plus belles forêts sont la forêt de Trélon (3,300 hectares) près d'Avesnes, et la forêt de Mormal (9,200 hectares) près de Landrecies. C'est dans son canton le plus méridional, le canton de Trélon, que se dresse le sommet culminant du Nord, le bois de Saint-Hubert, qui atteint 266 mètres. Il faudrait donc quadrupler la hauteur du Beffroi de Dunkerque, et ajouter encore 26 mètres, pour bâtir sur le bord de la mer un belvédère aussi élevé que la colline de Saint-Hubert : celle-ci touche tout à fait à la Belgique ; Anor en est le village le plus voisin.
Au sud de la Flandre, à l'ouest des Ardennes, les collines de l'arrondissement de Cambrai, hautes généralement de 100 à 150 mètres, vont se réunir au plateau de l'Artois et de la Picardie.
III
Cours d'eau.

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Le département du Nord se divise en plusieurs bassins ; en d'autres termes, ses eaux se versent dans des fleuves qui les mènent à la mer par des voies différentes ainsi les eaux de la commune d'Anor vont passer devant les quais de Rouen et tomber dans la Manche; celles de Fourmies, commune voisine, vont passer devant Liége, et s'engloutissent dans la mer du Nord.
Les bassins qui se partagent le Nord sont, par ordre d'importance le bassin de l'Escaut, celui de la Meuse, celui de l'Yser, celui de l'Aa, celui de la Seine. Les quatre premiers portent leurs eaux à la mer du Nord, le dernier les porte à la Manche.
Le bassin de l'Escaut embrasse plus des deux tiers du département; il s'étend sur les arrondissements entiers de Cambrai de Valenciennes, de Douai, de Lille et sur une grande partie de ceux d'Avesnes et d' Hazebrouck.
l'Escaut prenait autrefois sa source dans le cimetière du village de Beaurevoir. A la suite de transports de terrains qui gênèrent la marche des eaux dans le vallon de Beaurevoir, la fontaine d'ou sort le fleuve se porta à trois ou quatre kilomètres plus bas, à l'abbaye du Mont-Saint-Martin, tout près du Catelet, chef-lieu de canton du département de 1'Aisne. Après 7 kilomètres de cours, 1'Escaut entre, au-dessus de Haunecourt, dans le territoire du Nord, où il baigne beaucoup de riches villages et plusieurs villes Marcoing, Cambrai, Bouchain, Valenciennes, Condé. Au-dessous de Mortagne, il quitte la France pour la Belgique, arrose Tournay, Audenarde, Gand, Termonde, Anvers. Devant cette ville, c'est déjà un large cours d'eau portant les plus grands navires. En aval, il se transforme en un vaste estuaire, puis se divise en deux golfs 1'Escaut occidental et l'Escaut oriental, séparés par les deux îles de Bevcland et l'île de Walcheren.

l'Escaut se dirige du sud au nord abstraction faite de nombreux circuits qui portent son cours à 350 kilomètres environ, dont 100 en France. Sa pente est faible, car il prend sa source a une hauteur peu considérable au-dessus de la mer, à 90 mètres seulement, et comme il parcourt un long trajet de son origine à l'Océan, sa vallée est peu inclinée de l'amont à l'aval. Aussi a-t-il été rendu aisément navigable. Il porte bateau à partir de Cambrai.
Les principaux tributaires de 1'Escaut dans le Nord sont 1'Eauette, 1'Erclin, la Sensée, la Selle, 1'Ecaillon, la Rhonelle, la Hayne, la Scarpe. En Belgique, à Gand, il reçoit une rivière qui a traversé le département, la Lys.

l'Eauette prend sa source à la fontaine des Pierres et tombe dans 1'Escaut (rive gauche) à Marcoing, après un cours de 2 kilomètres seulement.

l'Erclin sort de terre à Troisvilles et se perd dans 1'Escaut à Iwuy (rive droite) . Son cours est de 50 kilomètres.

La Sensée vient du département du Pas-de-Calais, où elle nait à quelques kilomètres au nord de la ville de Bapaurne, et où elle a plus des deux tiers de son cours, long de 60 kilomètres. Dans le département du Nord, elle prête sa va11ée à un canal navigable qui a pris le nom de canal de la Sensée, et qui relie la ville de Douai au fleuve d'Escaut. Elle traverse Bouchain et s'engloutit dans 1'Escaut, sur la rive gauche, à1 kilomètre au-dessous de cette ville.

La Selle a son origine dans le vallon de Molain (département de 1'Aisne) ; elle entre bientôt dans le département du Nord, y baigne deux villes, le Cateau et Solesmes, et gagne 1'Escaut à Denain (rive droite). Cours, 45 kilomètres.

l'écaillon sort de la forêt de Mormal, passe à 2 kilomètres au sud des murs du Quesnoy et tombe dans 1'Escaut (rive droite) en aval de Thiant, aprês un parcours de 30 kilomètres.

La Rhonelle a la même longueur que l'Ecaillon; elle sort comme lui de la forêt de Mormal et passe aussi au pied de la colline du Quesnoy, à 1 ki1ometre environ au nord-est. Elle traverse Valenciennes et s'y perd dans l'Escaut (rive droite).

La Hayne a sa source et presque tout son cours dans la Belgique, où elle traverse 1'importante ville de Mons; sur une longueur de 80 kilomètres, 5 ou 6 seulement appartiennent à la France. Cette rivière se jette dans 1'Escaut sur la rive droite, à Condé.

La Trouille, tributaire de la Hayne, qu'elle rejoint à Mons, commence à 3 kilomètres au nord de la station de Jeumont (canton de Maubeuge) et passe en Belgique après 8 kilomètres de cours.

L'Honneau, qui se verse aussi dans la Hayne, à une petite distance de Condé, a également sa source en France, dans le canton de Bavai, et son cours inférieur en Belgique il reçoit l'Honnelle, qui se forme dans la forêt de Mormal et traverse Blanc-Misseron.

La Scarpe arrive du département du Pas-de-Calais, dont elle traverse le chef-lieu, Arras. Dans le département du Nord, elle baigne Douai, Marchiennes, Saint-Amand, et se réunit à l'Escaut à 1 ,200 mètres seulement en amont de l'entrée de ce fleuve en Belgique, après avoir côtoyé comme lui la belle forêt de Saint-Amand (5,400 hectares). Cette rivière, d'un cours total de 112 kilomètres, presque également partagé entre les deux départements, coule dans une vallée naturellement marécageuse, mais soigneusement desséchée. Elle est navigable et, comme les autres rivières et les canaux de ce pays, elle transporte beaucoup de houille.

La Lys, bien plus considérable que les autres affluents de 1'Escaut, appartient au département du Pas-de-Calais par sa vallée supérieure, à la Belgique par sa vallée inférieure. Elle n'a dans le Nord que son cours moyen. Née à Lisbourg, à 5 kilomètres au nord-ouest d'Heuchin, au pied de collines de 150 à 185 mètres, elle est déjà navigable quand elle commence à toucher le département au-dessous d'Aire. Les villes du Nord qu'elle côtoie ou traverse sont Merville, Estaires, Armentières. En Belgique, elle passe à Menin, à Courtrai et finit à Gand. Sur 205 kilomètres de cours, détours compris, elle n'en a pas tout à fait 100 en France.

La Clarence, la Lawe, venue de Béthune, sont deux rivières du département du Pas- de-Calais qui n'appartiennent au département du Nord que par l'extrémité intérieure de leur cours et par leur embouchure dans la Lys, la première, près de Merville, la seconde, près d'Estaires. Un troisième affluent de la Lys, la Deule, partage à peu près son cours de 80 kilomètres entre les deux départements. Elle commence à 10 ou 19 kilomètres au nord d'Arras, dans le Pas-de-Calais, sous le nom de Souchez. Au-dessous de Lens, elle prend le nom de Feule. Dans le Nord, où elle est navigable, elle baigne Haubourdin, Lille, le Quesnoy, et s'achève à Deulemont.

La Meuse est un fleuve de 800 kilomètres de longueur qui naît en France, passe en Belgique et se termine en Hollande, au nord des embouchures de l'Escaut, après avoir mêlé ses eaux aux flots bien plus abondants du Rhin. En France, elle traverse Verdun, Sedan et Mézières; en Belgique, Namur et Liége; en Hollande, Maëstricht et Rotterdam.
Elle ne touche pas le département du nord; mais un de ses tributaires les plus considérables, la Sambre, coule un instant dans l'arrondissement de Cambrai, puis coupe en deux celui d'Avesnes.

La SAMBRE sur 180 kilomètres de parcours, en a 126 en France. Ses premières fontaines jaillissent dans le département de l'Aisne, dans la forêt de la Haye-Equiverlesse, qui fait suite à la grande forêt de Nouvion et que portent des collines de 200 à 220 mètres. Arrivée dans le département du Nord, elle devient navigable à Landrecies, passe à Berlaimont et sous les remparts de Maubeuge, et sort de la France pour entrer en Belgique à Jeumont. En Belgique, elle baigne Charleroi et se perd dans la Meuse à Namur. Les principaux tributaires de la Sambre, dans le Nord, sont la Petite-Helpe, la Grande-Helpe, la Solre.

La Petite-helpe, dont le cours est de 42 kilomètres, vient des bois d'Anor, qui touchent à la Belgique. Elle a son embouchure sur la rive droite de la Sambre, à 5 kilomètres au-dessous de Landrecies.

La Grande-Helpe, longue de 54 kilomètres, prend sa source en Belgique. Elle coule au nord de la forêt de Trélon. Passe à Avesnes et débouche dans la Sambre, sur la rive droite, à 3 ou 4 kilomètres au-dessus de Berlaimont.

La Solre se forme sur la frontière belge. Ce n'est encore qu'un ruisseau insignifiant quand elle arrose Solre-le-Château. Elle gagne la Sambre par la rive droite, à 5 kilomètres en aval de Maubeuge.

l'Yser, affluent direct de la mer du Nord, naît à 8 ou 10 kilomètres au nord-est de Saint-Omer. Son cours en France est de 32 kilomètres, son cours on Belgique de 50. Il a son embouchure au-dessous de Nieuport, entre Dunkerque et Ostende. Un de ses tributaires français, la Peene Becque, passe au bas de la colline de Cassel et à Wormhoudt.

l'Aa, français dans tout son cours, gagne aussi directement la mer du Nord; long de 80 kilomètres, il appartient surtout au département du Pas-de-Calais: il y a sa source au sein de collines de 200 mètres d'altitude, il y baigne Saint-Omer où il devient navigable, enfin sa rive gauche n'abandonne pas ce département, car, pendant les 24 kilomètres que l'Aa parcourt dans le Nord, il n'en dépend qu'à moitié, il lui sert seulement de limites contre le Pas-de-Calais. Au-dessous de Saint-Omer, l'Aa canalisé arrose un ancien marais qu'un échiquier de digues a transformé en une vallée toujours humide, mais très fertile. c'est en aval de Gravelines que ce petit fleuve atteint l'Océan.

La SEINE, le fleuve de Paris et de Rouen, coule bien loin du Nord, mais un de ses plus grands affluents, l'Oise, arrivant de Belgique, sépare pendant 5 kilomètres le territoire départemental de la grande forêt de Saint-Michel, qui dépend du département de l'Aisne. Dans cette portion de son cours, l'Oise, voisine de sa source, n'est encore qu'un ruisseau.

IV
Climat.

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Malgré son nom, le département du Nord n'est pas exposé à de grands froids. Le voisinage de la mer, l'absence de mon-tagnes y rendent l'hiver très supportable, et, pendant la moitié de l'année, il y fait plus chaud que dans les vallées élevées et sur les plateaux de plusieurs départements du centre, de l'est et même du midi. La mauvaise saison s'y fait sentir en pluies plus qu'en neige et en glace; elle n'en est pas moins désagréa-ble. Le printemps y est court, l'été tempéré et inconstant, l'automne généralement beau.
A Lille, la température moyenne de l'année est de 9° 7, c'est-à-dire qu'elle est inférieure d'environ un degré à celle de Paris. Le nombre des jours de pluie y est de 160 à 170, mais la quantité de pluie totale n'est pas très-considérable; si toute l'eau tombée du ciel restait sur le sol, la hauteur de la couche, à la fin de l'année, ne dépasserait pas 572 millimètres, bien moins que la moyenne de la France (770 millimètres). Cela tient à la rareté des pluies violentes, à la fréquence des petites pluies fines. Dunkerque reçoit encore moins d'eau que Lille, 310 millimètres seulement; mais, en inclinant au sud, on voit s'augmenter la hauteur de la couche annuelle, qui varie entre 600 et 800 millimètres, dans les arrondissements de Cambrai, de Valenciennes et d'Avesnes.
Dans l'arrondissement d'Avesnes, qui est beaucoup plus élevé que les six autres, les froids sont plus rigoureux, les chaleurs plus fortes, le climat moins tempéré, moins séquanien, plus vosgien. On a reconnu que sept climats règnent en France le climat vosgien, ou climat des Ardennes, le cli-mat séquanien, ou climat de Paris, le climat armoricain, le gi-rondin, l'auvergnat ou limousin, le méditerranéen ou proven-çal et le rhodanien. Le climat vosgien est plus dur que le séquanien, dont le caractère principal est l'absence de grands froids et de chaleurs extrêmes.
V
Histoire.

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Formé, en 1790, de la Flandre française, du Cambrésis et de la partie occidentale du Hainaut français, le département du Nord eut successivement pour habitants les Celtes, puis les Ménapiens, les Morins, les Atrébates et les Verviens, tribus germaniques, qui, mélangés aux Gallo-Romains, aux Francs et plus tard pour une faible part aux Espagnols, ont donné naissance à cette race rude, patiente, industrieuse qu'on appelle la race flamande.
Soumise, en 445, par Clodion, chef des Francs, cette contrée échut à Clovis, après la mort violente de Ragnacaire roi de Cambrai (507-511) . Elle fit naturellement partie du royaume d'Austrasie, lors des partages des fils de Clovis (511) et des fils de Clotaire 1er (561).
Le duché de Flandre se constitue ensuite lentement sous la domination des Lyderik, des Baudouin, ses premiers comtes. Les Normands apparaissent en 881 et saccagent Cambrai. En 953, une grande invasion hongroise traverse le pays, brûlant les églises et massacrant les habitants.
Le comte de Flandre Arnoul le jeune, ayant refusé l'Hom-mage au roi de France, par deux fois le pays est envahi, d'abord par Lothaire, fils de Louis d'Outremer, qui s'empare de douai et y fait un butin considérable, puis par Hugues Capet; aux malheurs de l'invasion viennent se joindre la famine, la peste, la guerre civile, de sorte que la désolation de cette mal-heureuse contrée est à son comble (964-1036).
Quelques années de tranquillité et de paix, sous les règnes de Baudouin V de bille, beau-père de Guillaume le Conqué-rant et tuteur du roi de France, Philippe 1er (1060), de Bau-douin VI de Mons, mirent un bien court intervalle aux luttes qui ne firent plus qu'ensanglanter le pays (l036-1071). Une bataille eut lieu à Cassel entre Arnoul, fils de Baudouin VI soutenu par le roi de France, Philippe, contre son oncle et tuteur, Robert le Frison. Ce dernier fut victorieux; il le fut encore, quelque temps après, à Broqueroie, qu'on nomme aussi les Haies de ici mort ou les Bonniers sanglants tant le combat fut meurtrier. Robert ravagea tout le territoire en-tre Bouchain et Valenciennes; et, pour faire oublier son usur-pation et ses guerres, il fonda des monastères, bâtit des églises, et fit un voyage en terre sainte. Il s'allia avec l'empereur de Constantinople et mourut en 1098.
l'ère des croisades commence et, suivant l'élan religieux qui précipite vers l'Asie les peuples chrétiens, Robert II com-pagnon de Godefroy de Bouillon, y prend une part très active. Son fils et successeur, Baudouin, fait la guerre à Henri 1 er roi d'Angleterre, et, blessé à la tête au siège d'Eu, il meurt en 1119. Son héritier et cousin Charles de Danemark, dit le Bon, qui rétablit partout l'ordre et la paix, refusa la couronne d'Occi-dent et de Jérusalem, et mourut assassiné en 1127. Guillaume Cliton, imposé par le roi de France Louis VI le Gros, les deux Thierry d'Alsace, dont le dernier équipe une flotte à Dunkerque et meurt au siège de Saint-jean d'Acre (1191), Baudouin de Hainaut, Baudouin IX, élevé au trône de Constantinople et tué à la bataille d'Andrinople en 1205, précèdent la grande Jeanne, fille de ce dernier, qui contribua puissamment à la prospérité et à la grandeur du comté. La ville de Lille, deux fois détruite, fut deux fois relevée par elle. c'est sous son règne que se livra la grande bataille de Bouvines, où Philippe Auguste défit complètement l'armée de l'empereur d'Allemagne alliée aux Flamands.
Sous Marguerite, s'ur de la comtesse Jeanne, et son fils Guy de Dompierre, la guerre avec la France continue; les villes flamandes s'organisent en communes et s'affranchissent. De cette époque datent les batailles de Courtrai (1302), où Robert d'Artois fut vaincu, de Mons-en-Pevèle (1304), enfin le traité d'Athies, qui donne à la France les villes de Lille, de Douai et d'Orchies (1512), et la fameuse bataille de Cassel gagnée en 1328 par Philippe de Valois.
Mais bientôt les villes acquises par la France en furent sé-parées, en même temps que le duché de Bourgogne. et, pen-dant plus de deux siècles, elles restèrent sous la domination des Espagnols. En 1668 seulement, elles firent définitivement retour à la France, par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), après la campagne où Lille, assiégée par Louis XIV, fut forcée de capituler après peu de jours de tranchée (1667).
d'autres villes avaient eu des chances diverses. Ainsi Dunkerque, après avoir été prise, reprise maintes fois par les Français, les Flamands, les Espagnols, livrée à Cromwell après la bataille (les Dunes (1658), où il nous avait donné du renfort, puis rachetée par Louis XIV pour cinq millions de livres (1662), fut alors fortifiée et devint l'une des villes et l'un des ports les plus importants de France.
Cambrai avait vu se former contre les Vénitiens la ligue qui porte son nom, entre le pape Jules II, l'empereur Maximilien, Louis XII et Ferdinand le Catholique (1508) et, en 1529, se signer la paix des Dames.
La guerre de succession d'Espagne ramena encore la lutte dans cette partie de la France. Dunkerque fut bombardée par les Anglais en 1694. Le traité d'Utrecht exigea l'ensablement de son chenal et la destruction de son bassin, Lille fut assiégée et prise après une défense héroïque, dirigée par le maréchal de Boufflers (1708) , enfin le traité de Bastadt en 1715 laissa en définitive à la France l'Artois, la Flandre wallonne et le Hainaut.
Avec la révolution française et 1792, la guerre et l'invasion recommencent. Lille, bombardée pendant neuf jours et neuf nuits, Landrecies, Valenciennes, Condé sont de nouveau as-siégées à plusieurs reprises, enfin emportées et incorporées à la Belgique, à l'exception de Lille, qui put résister et dont les canonniers s'illustrèrent. Mais ce succès des armées alliées dura peu, et, dans l'année 1795, les victoires d'Ypres et de HONDSCHOOTE en faisant lever le siège de Dunkerque, nous rendirent les places que nous avions perdues.
En 1814 et 1815 jusqu'en novembre 1818, le département du Nord revit les armées étrangères. En 1871, les Prussiens y firent une courte apparition; mais ils furent repoussés dans leurs tentatives sur Cambrai, et le général Faidherbe sut les maintenir à distance par son énergique attitude et par la bonne tenue de ses troupes.
Rappelons que c'est à Maubeuge que fut établi en 1831 le quartier général de l'armée du Nord, lors de la première expé-dition de Belgique, et que, en janvier 1833, Louis-Philippe y passa en revue les troupes qui avaient participé au siège de la citadelle d'Anvers.
VI
Biographie.

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Des personnages célèbres dans l'histoire, savants, artistes, écrivains, sont nés dans le département du Nord
Baudouin IX, comte de Flandre, organisa la quatrième croisade (1202-1204) contre les infidèles. Devenu empereur de Constantinople, il fut vaincu et mis à mort par Joannice, roi des Bulgares (1206).
fleuri VII, duc de Luxembourg (1282-1515), empereur d'Allemagne, voulut rétablir l'autorité impériale en Italie où il mourut subitement en bataillant contre le roi de Naples.
Jeanne de Flandre, femme du comte de Montfort, disputa courageusement à Jeanne de Penthièvre la possession du duché de Bretagne: cette lutte est appelée guerre des deux Jeannes.
célèbres chroniqueurs Froissart (1333-1410), Monstrelet (1390-1453) et Comines (1445-1509) ont relaté dans un style clair, impartial et souvent naïf et enjoué, les événements de leur époque.
Jean de Bologne (1524-1608), sculpteur célèbre, passa sa vie en Italie, où sont encore presque tous ses chefs-d'?uvre.
Jeanne Maillotte défendit Lille contre une attaque des Hurlus, bande de pillards, et les repoussa d'un des faubourgs de cette ville.
Jean Bart (1651-1702), illustre marin, fit preuve, contre les Anglais surtout, d'une intrépidité qui l'a immortalisé. Dunkerque, sa ville natale, lui a élevé une statue.
Antoine Watteau, peintre (1684-1721), a produit un grand nombre de tableaux de genre, représentant des scènes champêtres et riantes.
La célèbre tragédienne Clairon (1723-1803) joua au Théâtre-Français avec une rare perfection le rôle de Phèdre, dans la tragédie du grand poète Racine.
Madame d'Epinay (1723-1783), femme auteur, fut liée sur-tout avec Jean-Jacques Rousseau auquel elle fit construire, dans la vallée de Montmorency, une habitation appelée l'Er-mitage et qui existe encore.
Dumouriez (1739-1824), général de la République, gagna les batailles de Valmy et de Jemmapes. Mais, accusé par la Convention, à la suite de la défaite de Nerwinde, il passa honteusement à l'ennemi, sans pouvoir entraîner avec lui son ar-mée restée fidèle.
Merlin dit de Douai (I754-1838) savant jurisconsulte et homme politique, après avoir été membre de l'Assemblée Constituante et de la Convention, ministre de la justice sous le Directoire, devint sous le premier Empire conseiller, puis ministre d' Etat et membre de l'Institut.
Le maréchal Mortier (1768-1835), duc de Trévise, après avoir fait avec éclat toutes les campagnes de la République et
de l'Empire, fut mortellement atteint par la machine infernale de Fieschi, dirigée contre le roi Louis-Philippe.
Enfin citons le sculpteur Bra ; M. Wallon historien distingué, et M. de Saulcy, connu surtout comme antiquaire, tous deux membres de l'institut.
VII
Population, langues, culte, Instruction publique.
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La population du Nord s'élève, d'après le recensement de 1872, à 1,447,764 habitants (735,621 du sexe masculin,712,145 du sexe féminin). A ce point de vue, c'est le second département. Le chiffre des habitants, divisé par celui des Hectares, donne environ 245 habitants par 100 hectares ou par kilomètre carré; c'est ce qu'on nomme population spécifique. La France entière ayant 69 à 70 habitants par kilomètre carré, il en résulte que le Nord renferme, à surface égale, 175 à 176 habitants de plus que l'ensemble de notre pays. Sous le rap-port de la population spécifique, le Nord est le second département.
Depuis 1801, date du premier recensement officiel, le Nord a gagné 682,763 habitants.
Le département est habité par deux races d'habitants distinctes, l'une d'origine tudesque, l'autre française de m?urs et de tempérament. la première, qui occupe toute la portion du territoire située au nord de la Lys, parle encore flamand; mais cet idiome recule chaque jour devant les progrès du français.
Presque tous les habitants du Nord sont catholiques. Sur les 1,447,764 habitants de 1872, on ne comptait que 7962 protestants et 875 israélites.
Le nombre des naissances a été en 1871 de 44,784 dont 2,286 mort-né; celui des décès de 48,319; celui des mariages de 10,413 .
La vie moyenne est de 36 ans 7 mois.
Les deux lycées ont compté en 1872, 983 élèves; les 15 collèges communaux, 2,699; 25 institutions secondaires libres, 3,649; 1,590 écoles primaires (en 1866), 199,306; 259 salles d'asile (en 1866), 41,937.
Le recensement de 1872 a donné les résultats suivants

Ne sachant ni lire ni écrire 640,451
Sachant lire seulement 84,236
Sachant lire et écrire 715,837
Dont on n'a pu vérifier l'instruction 7,240

Total de la population civile. 1,447,764

Sur 41 accusés de crimes, en 1865, on a compté:

Accusés ne sachant ni lire ni écrire 27
sachant lire ou écrire imparfaitement 3
sachant bien lire et bien écrire 11

VIII
Divisions Administratives.

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Le département du Nord forme le diocèse de Cambrai.

Il comprend 7 arrondissements (Lille, Douai, Dunkerque, Hazebrouck, Avesnes, Cambrai et Valenciennes), 61 cantons, 661 communes.

Chef-lieu du département LILLE.

Chefs-lieux d'arrondissement DUNKERQUE, HAZEBROUCK, LILLE, CAMBRAI, AVESNES, DOUAI, VALENCIENNES.

IX
Agriculture.
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Sur. les 568,087 hectares du département, on compte en nombres ronds
Terres labourables565,000 hectares,
Bois56,000
Landes7,4U0
Prés95,000

Le reste se partage entre les farineux, les cultures potagères,. maraîchères et industrielles, les étangs, les emplacements de villes, de bourgs, de villages, de fermes, les surfaces prises par a les routes, les cimetières, etc.
En nombres ronds, ou compte dans le département 100,000 chevaux de belle race, ânes et mulets, 277,000 b?ufs, 184,000 moutons, près de 89,000 porcs, plus de 55,000 chèvres, 75,000 chiens.
Le Nord est le premier département agricole de la France.:
La terre végétale , grasse et profonde, y donne les produits les plus variés. La culture des céréales, telles que le froment, le méteil, le seigle, l'orge, l'avoine, l'épeautre, le sarrasin, etc., y est considérable. Les graines oléagineuses, colza, navette, etc., transformées en huile dans le département, sont l'objet d'un commerce très important. Les légumes secs se récoltent sur toute l'étendue du territoire. Le lin alimente les nombreuses fabriques de toile du pays. La betterave, cultivée surtout dans l'arrondissement de Douai, subit dans des usines spéciales diverses opérations qui nous donnent le sucre de betterave, analogue, sinon supérieur, au sucre de canne, fabriqué seulement dans les pays chauds. Le Nord est l'un des départements où la culture du tabac est autorisée. Une grande partie de la chicorée-café consommée en France vient du département du Nord. Le pays ne produit pas de vin et ne consomme guère que de la bière, confectionnée avec le houblon du territoire, qui se cultive principalement dans l'arrondissement d'Hazebrouck. Enfin de belles prairies naturelles ou artificielles servent à élever une belle espèce bovine; de race flamande.
x
Industrie.

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Le Nord est le premier département industriel de la France. Près de 300 carrières de pierre, de marbre, de craie et de sable, ainsi que plusieurs mines de fer (700 ouvriers), y sont en exploitation. Mais la principale richesse du pays consiste dans ses mines de houille, dont une grande partie appartient à la compagnie d'Anzin. Cette compagnie possède sept concessions toutes situées dans l'arrondissement de Valenciennes. Le nombre des ouvriers employés est de plus de 10,000 ; l'extraction annuelle de la houille s'élève à 10 millions et demi d'hectolitres.
Le Nord compte une cinquantaine d'usines métallurgiques, parmi lesquelles il faut citer la fonderie de canons de Douai, qui peut produire chaque année 400 à 500 bouches à feu; les usines de Valenciennes (fonderies, forges, laminoirs, tréfileries), où les usines Cail et Cie de Paris ont une succursale; les forges et fonderies de Dunkerque, la manufacture de limes et d'instruments aratoires de Douai, l'important établissement métallurgique de Raismes, etc.
La filature et plus active dans le département du Nord que partout ailleurs en France A Lille et dans sa banlieue seulement, ou compte 206,000 broches (80 fabriques; 6,000 ouvrières) pour la filature du lin et des étoupes, et 413,000 broches à filer le coton (7,000 à 8,000 travailleurs). La filature de lin et fabrique de toile à voiles de MM. Dickson et Cie à Dunkerque occupe 750 ouvriers. Au Cateau-Cambrésis, l'importante filature de MM. Seydoux, Paturle et Cie emploie I ,500 ouvriers. Roubaix compte 70 filatures de laine, 12 de coton et d'autres de soie ; Tourcoing, 65 filatures en tout genre (40,000 broches). Depuis quelques années, à la filature de lin est venue s'ajouter la filature de jute, matière textile que l'on tire de l'Inde et qui alimente aujourd'hui dans le département du Nord plus de 21 ,000 broches. La société générale de filatures et tissages de Lille, créée par M. W. D. Banter, occupe à elle seule près de onze mille ouvriers, compte 7,000 broches et 215 métiers à tisser.
La fabrication des tissus en tout genre est considérable, surtout à Roubaix (500 fabriques), à Tourcoing (50 à 55 fa-briques de tapis moquettes, étoffes pour ameublement, etc.), à Lille (une vingtaine d'usines), Halluin, etc. La confection des toiles est le privilège d'Armentières, qui en retire 150 millions par an, et de Lille, où 7 maisons font fabriquer la toile ordinaire, les rubans, les coutils, le linge damassé, et 25 maisons, les toiles à matelas et d'emballage.
Cambrai et Valenciennes ont la spécialité des linons, batistes, toiles fines, tulles et dentelles. A Cambrai, cette dernière industrie donne un produit annuel de 10 millions de francs; à Douai, elle occupe 400 ouvrières. La filtrie, ou fabrication
des fils pour couture, occupe 4,000 à 5,000 ouvriers dans une quarantaine de fabriques.
Presque tous les autres genres d'industrie sont représentés dans le département ; la seule énumération en serait fasti-dieuse. Ou y compte surtout de très nombreuses sucreries et distilleries, près de 1,000 brasseries, des huileries, des tein-tureries, des savonneries, des chantiers de construction, des teintureries, des verreries, etc.
XI
Commerce, chemins de fer, routes.

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Le département exporte, outre les produits variés de ses nombreux établissements industriels des céréales ; des fruits, des tourteaux, des oeufs, des légumes et du beurre pour l'Angleterre; des bois de construction, des lins teillés du pays et de la Belgique, des huiles et graines de colza, etc.
Il importe du sel, du vin, des fruits ; des plombs de l'Espagne et du Portugal, des soufres de la Sicile, des bois de mâture et de construction de la Suède et de la Norvège; du jute en quantité considérable pour l'alimentation des 21,500 broches employées à filer cette matière textile; du lin, du suif et de la potasse de la Russie, etc., et de la houille. En 1864, le Nord a consommé 25,020,700 quintaux métriques de houille dont les deux cinquièmes environ provenaient de Belgique et d'Angleterre.
Le département du Nord est peut-être le département où les chemins de fer sont le plus nombreux. On en compte 17 d'un développement total de 532 kilomètres.
1° Le chemin de fer de Paris à Dunkerque entre dans le département du Nord près de Thiennes. il dessert Thiennes, Steenbecque, Hazebrouck, Cassel, Arnêke, Esquelbecq, Bergues et Dunkerque. Son parcours dans le département est de 52 kilomètres.
2° Le chemin de fer de Lille à Béthune et à Bully-Grenay
passe aux stations de Loos, Haubourdin, Santes, Wavrin, Don, Marquillies, et à celle de la Bassée au delà de laquelle il entre dans le département du Pas-de-Calais, après un développement de 21 kilomètres.
3° Le chemin de fer de Lille à Valenciennes, long de 46 kilomètres, dessert Lesquin, Fretin, Templeuve, Orchies, Rosult, Saint-Amand, Raismes et Valenciennes.
4° La ligne de Paris à Bruxelles par Douai et Valenciennes quitte le département du Pas-de-Calais pour pénétrer dans celui du Nord à 4 kilomètres environ au delà de la station de Vîtry (Pas-de-Calais). Elle a pour stations Douai, Montigny, Somain, Wallers, Raismes, Valenciennes et Blanc-Misseron. Elle entre en Belgique à 1 kilomètre environ de cette dernière station, après un parcours de 51 kilomètres.
5° Le chemin de fer de Lille à Calais sort du Nord à 6 kilomètres au delà d'Ebblinghem, après un parcours de 61 kilomètres, pendant lesquels il dessert Pérenchies, Armentières, Steenwerck, Bailleul, Strazeele, Hazebrouck et Ebblinghem.
6° Le chemin de fer de Douai à Mouscron (Belgique) par Lille relie entre elles les stations de Douai, le Forest, Carvin, Phalempin, Seclin, Lille, Roubaix et Tourcoing. La voie pénètre en Belgique à 2 kilomètres de cette dernière ville, après un parcours de 45 kilomètres.
7° l'embranchement de Lille à Tournai n'a en France que deux stations, Ascq et Baisieux. 2 kilomètres plus loin il entre en Belgique, après 14 kilomètres de parcours.
8° Le chemin de fer de Lens à Lille se raccorde avec la ligne de Douai à Lille, presque immédiatement après son entrée dans le département (Voyez ci-dessus, 6°).
9° La ligne de Tergnier à Erquelines entre dans le Nord près de Busigny, dessert Busigny, le Cateau, Landrecies, Aulnoye, Hautmont, Maubeuge et Jeumont. 2 kilomètres plus loin, il passe en Belgique, après un parcours de 60 kilo mètres.
10° Le chemin de fer de Somain à Busigny, long de 51 kilomètres, passe à Lourches, Bouchain, Iwuy, Cambrai, Catte-nières, Caudry, Bertry et Busigny.
11° Le chemin de fer industriel de Somain à Anzin (18 kilomètres) dessert Abscon, Escaudain, Denain, Hérin. Saint-Vaast et Anzin.
12° La ligne de Maubeuge à Mons entre en Belgique à 3 ki-lomètres de Feignies, son unique station en France (8 kilomètres de longueur).
13° Le chemin de fer d'Aulnoye à Hirson a pour stations Dompierre, Avesnes, Sains, Fourmies et Anor. Il entre dans le département de l'Aisne à 2 kilomètres d'Anor. Sa longueur dans le Nord est de 55 kilomètres.
14° Le chemin de fer d'Anor à Chimay, qui n'a pas de station dans le Nord, atteint la frontière belge à 5 kil. d'Anor.
15° Le chemin de fer d'Hazebrouck à Poperinghe dessert Caëstre, Godewaërsvelde et (16 kilomètres) l'Abeele, station douanière située sur la frontière belge.
16° La ligne de Dunkerque à Furnes passe en Belgique à
14 kilomètres de Dunkerque, au delà des stations du Roosen-dael et de Ghyvelde.
17° Le chemin de fer de Valenciennes à Aulnoye (35 kilo-mètres) passe à Artres et au Quesnoy.
d'autres chemins de fer sont en construction ou concédés, tels que celui de Saint-Omer à Gravelines, de Tourcoing à Menin et à Ypres, etc.
Les voies de communication comptent 9,904 kilomètres, savoir :

17 chemins de fer (1873) 559 kil.
15 routes nationales (1872) 592 kil.
26 routes départementales (1872) 2 Kil.

4,604 chemins Vicinaux (1872)

79 de grande communi-cation 858 Kil.
125 de moyenne commu-nication 7491/2 Kil.
4,490 de petite communication 6,107 1/2 Kil.

8 rivières navigables + 20 canaux 524 1/2 Kil.

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