Mérovée II ou Merowig des FRANCS

Mérovée II ou Merowig des FRANCS

Masculin vers 0420 - Estimé 0457  (~ 37 ans)

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  • Nom Mérovée II ou Merowig des FRANCS 
    Naissance vers 0420  ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu  [1
    Genre Masculin 
    Etat - Titre ou Situation Roi des Francs de 0448 à 0458 
    Origine de la source Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32 
    Décès Estimé 0457  ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu 
    Notes 
    • #Générale#Roi des Francs-Saliens
      Roi des francs de 0448 à 0458
      Défait Attila aux Champs Cataloniques en 0451
      Mérovée

      Mérovée (Merovech) (2), roi des Francs Saliens (4) (c. 451-456/457). Cest le premier ascendant de Clovis qui soit connu avec certitude, encore que nous ne sachions rien dassuré de lui, si ce nest quil succéda au roi Chlodion ( 5) et quil fut le père de Childéric. Sa filiation elle-même nest pas claire. Daprès Grégoire de Tours, " certains prétendent que de la lignée de Chlodion est sorti le roi Merovech, formulation imprécise qui a soulevé quelque incertitude chez les historiens.
      Pour quelques-uns, cette phrase prouve que Merovée nétait pas le fils de Chlodion, mais seulement son parent (6). Dans ces conditions, sa filiation nous reste inconnue, car il est clair, quoique daucuns en ait cru, que lon ne peut rien construire sur les généalogies fantaisistes fabriquées tardivement au Moyen Age. Toutefois, la phraséologie ambiguë deGrégoire de Tours sexpliquerait plutôt en fonction dune légende rapportée par Frédégaire (H 7), selon laquelle le fondateur de la dynastie serait né des œuvres dun monstre marin qui aurait fécondé lépouse de Chlodion ( 8). Il ny aurait donc aucune raison, historiquement, de refuser la paternité de Mérovée à Chlodion.
      Encore faut-il admettre que le Mérovée issu du monstre marin dont parle Frédégaire soit le même que le grand-père de Clovis. Il y a en fait des raisons den douter et de penser que Frédégaire a malencontreusement rapporté au fils de Chlodion les origines dun Mérovée plus ancien, mythique ou pas ( 9). La plupart des dynasties barbares sétant donné un ancêtre mythique lont choisi, pour des raisons de glorification évidente, dans un passé reculé (10). Il semble clair, en raison de lintervention dun dieu païen et de son union avec une mortelle, que ce fut le cas aussi pour les Mérovingiens. Cest dailleurs bien ce que rapporte Grégoire de Tours puisquil précise que les Francs se choisirent les rois dans la première et la plus noble de leurs familles en Thuringe, antérieurement au règne de Chlodion, ou saint Avitus de Vienne qui dans sa lettre à Clovis cite son " antique origine ", ce qui est confirmé par le prologue de la loi salique qui place le premier roi des Francs " longtemps " avant Childebert Ier. Dans ces conditions, le hasard qui nous fait connaître un Mérovée deux générations avant Clovis ne doit pas être lindice dune origine récente de la dynastie. Il est probable dailleurs que la racine " Mer " dans les noms de rois ou chefs francs est la marque dappartenance à cette dynastie, qui remonterait donc au moins à Merogais, mort dans les premières années du IVème siècle.
      Pour le reste, tous les documents qui se rapportent explicitement à ce personnage sont dépoque tardive. Il est vraisemblable (mais non certain, et cela a été contesté) quon doive lidentifier avec le roi franc anonyme qui combattit lesHuns dAttila auxChamps Catalauniques avecÆtius le 20 juin 451. On raconte quaprès la bataille, le commandant du contingent franc sen retourna précipitamment chez lui parce que son père venait de mourir et quil craignait que ses frères ne lui disputassent lhéritage (11). Lanecdote est douteuse parce quelle est racontée aussi pour le chef desWisigoths, mais rien nempêche, comme le croit Grégoire de Tours, que les rois wisigoths et francs soient décédés au même moment. La question est de savoir alors si le roi franc en question était un Salien et, dans laffirmative, sil sagit de Chlodion ou de son successeur Mérovée. Dès le VIIème siècle, on admettait que le compagnon dÆtius était le prince Mérovée, dont la femme et le fils avaient été enlevés par Attila (12). Enfin, le contemporain Priscus rapporte quun prince franc après la mort de son père alla à Rome, où il fut adopté par Ætius, cependant que son frère aîné devenait lallié dAttila (13), et on a quelquefois identifié Mérovée comme le roi défunt et Childeric comme le jeune protégé dÆtius. Mais en réalité, les personnages concernés étaient, comme il ressort du récit de Priscus, des rois rhénans puisque leur royaume était sur le passage dAttila et nont donc rien à faire avec Mérovée ou sa famille. Si lon peut prendre le risque damalgamer des textes de valeur et dépoque fort disparates (" "NB14" 14), on est conduit raisonnablement à voir en Chlodion le roi qui décéda vers 451, et en Mérovée son fils aîné. La date de la fin de son règne, vers 456-457, se déduit de la chronologie de son fils.
      Epouse Ne (capturée par Attila ?).
      Dont,
      Childéric (15).

      (1)1993Settipani_1993" 1993, pp. 47-49. Mérovingiens, degré I.
      (2) La racine " Mer " peut dériver soit de "mari ", qui signifie grand, fameux, soit de " meri " qui signifie le ruminant (donc le taureau). Dans ce dernier cas, le plus probable, Merovech signifierait " lélu du taureau ", le taureau représentant le dieu-père.
      (3) Extrêmement brutaux et belliqueux, les Francs, dont le nom signifiait " hardis ", nétaient pas encore convertis au christianisme. Lécrivain gaulois Sidoine Apollinaire a tracé un portrait saisissant de ces guerriers : Leur chevelure blonde retombe du sommet de leur tête jusque sur leur front ; ils ont la nuque rasée ; leur visage aussi est entièrement rasé, à lexception de maigres moustaches. Des habits collants enserrent leurs membres élancés et sont relevés pour laisser les mollets à découvert. Cest un jeu pour eux de lancer dans lespace leur francisque (hache à deux tranchants), de mesurer du regard lendroit quils sont sûrs de frapper, de faire tourner leur bouclier, de bondir plus vite que les javelots quils ont décochés et datteindre lennemi avant eux ;SALLES, 1988, p. 75.
      (4) La Rhénanie et les pays situés au nord de la Somme étaient soumis à la domination des Francs, divisés en plusieurs tribus gouvernées par différents rois, notamment les Francs du Rhin, près de Cologne, et les Francs Saliens, fixés dans la Belgique et lArtois ;SALLES, 1988, p. 75.
      (5) Les seuls matériaux dont nous disposons sur Chlodion sont quelques vers dun panégyriste du Vème siècle, Sidoine Appolinaire ( Carmina, [469], V, 209-230), et en six lignes de" Grégoire de Tours,. chroniqueur du VIe siècle (Historia Libri decem [594]," "MGH_SRM" MGH, SRM, I, 1951, trad. Fr. (fautive), Histoire des Francs, R. Latouche, Paris, 1963, 2 vol. ( "" "CHF" CHF), II, 9). Nous ne connaissons pas ses exploits, la durée de son règne, ni le lieu et lannée de sa mort. Cest peu pour écrire son histoire, tracer les frontières de son royaume ...
      (6) Pour certains auteurs Merovech est plus probablement un frère quun fils de Chlodion. Cest pure spéculation qui ne peut pas plus sappuyer sur des textes que sur une quelconque obligation chronologique.
      (7) Daprès cette légende, un jour que Chlodion était assis sur le rivage de la mer avec sa femme, celle-ci voulut prendre un bain dans les flots. Pendant quelle sy ébattait, un dieu marin se jeta sur elle, et elle en conçut un fils qui fut Mérovée et devint lancêtre des Mérovingiens ((pseudo-) Frédégaire, Chronica [mil. VIIème s.], III, 9, " "MGH_SRM" MGH, SRM , II, pp. 1-193. Livre III, trad. Fr. partielle M. de Sauvigny, I, Paris, 1785.). Il sagit dune légende érudite mêlant une étymologie fantaisiste de Merovech = meer-weg [venu de la mer] et dantiques croyances religieuses. La racine " Mer " se trouve déjà dans le nom du roi franc Merogais en 306 peut-être un ancêtre de Merovech. On peut également citer le général Merobaud, dont la carrière se situe essentiellement en Gaule et qui appartenait peut-être, comme son collègue et rival Richomer, à la dynastie royale des Francs.
      ( "8) Cest peut-être aussi lindication que la filiation de Merovech nest parvenue à Grégoire que par la tradition orale et quil émet donc des réserves naturelles, qoi que la " naïveté " dont on taxe volontiers Grégoire ne plaide pas pour un tel esprit critique si peu dans ses habitudes. La contradiction de ces traditions avec sa foi chrétienne pourrait expliquer sa réserve.
      (9) C'était déjà l'opinion de Godefroid KURTH (Histoire poétique des Mérovingiens, Paris 1893, p. 197, n. 2). J. WOODRUFF (The Historica Epitomata (third book) of the Chronicle of Fredegar : an annotated translation and historical analysis of interpolated material, Diss. Univ. Nebraska, 1987, p. 113) suggère plutôt que la légende du monstre marin n'était pas attachée au départ à un quelconque Merovech, mais que Frédégaire aurait attribué à l'ancêtre éponyme de la dynastie, le grand-père de Clovis, un mythe érudit résultant de la fusion des données mythologiques gréco-latines (le Linotaure) et germaniques, en s'appuyant sur l'adoration du taureau par les Mérovingiens et sur l'étymologie du nom Merovech depuis la " mer ". Cette théorie nous semble toutefois moins probable que la simple confusion entre deux Merovech, l'absence de référence au mythe païen dans les oeuvres mpnastiques comme le Liber Historiae Francorum étant suffisamment naturelle sans présupposer leur ignorance du mythe. La dernière analyse à ce propos est celle de David Harry MILLER (Sacral kinship, biblical kinship, and the elevation of Pepin the Short, Religion, culture, and society ..., 1987, p. 132 sqq. : Les Francs semblent être une confédération formée avec des restes de tribus germaniques, au cours du IIIe siècle, autour du culte guerrier du dieu Wotan (Odin) et sous la houlette dune nouvelle aristocratie militaire. Ils eurent des rois à la fin du IIIe siècle et, dès cette époque, lélément " Mer " apparaît dans les noms de ceux-ci.
      (10) Les Ostrogoths remontent à Ostrogotha, au milieu du IIIème siècle, un descendant du mythique Gapt au début de l'ère chrétienne ; les Lombards plongent leurs racines à l'époque scandinave, et de même les Wisigoths ; les Anglo-saxons se rattachent au mythique Wotan (Odin), etc.
      (11) Grégoire de Tours, Historia Libri decem, II, 7.
      (12) Frédégaire, Chronica, III, 11. Sur tout ceci voir Mathias Werner, Adelsfamilien im Umkreis der frühnen Karolinger. Die Verwandtchaft Irminas von Oeren und Adelas von Pfalzel, Sigmaringen 1982, p. 37 et Emilienne DEMOUGEOT, La formation de l'Europe et les invasions barbares, tome II, De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'Empire romain au début du VIe siècle, Paris 1979, 2 vol., II, 2, p. 682.
      (13) PRISCUS, Sur les Ambassades [472], éd. et tr. angl. R.C. BROCKLEY, The fragmentary classicising historians of the later roman empire : Eunapius, Olympiodorus, Priscus and Malchus, t. II, Liverpool, 1983, Fg 20 : " Le prétexte d'Attila pour sa guerre contre les Francs fut la mort de leur roi et la dissenqui s'éleva alors entre ses fils pour la suprématie. L'aîné décida de s'allier à Attila, cependant que le second se tournait vers Ætius. Nous rencontrâmes ce dernier lorsqu'il vint en ambassade à Rome. Son visage était encore recouvert d'un duvet, et sa chevelure blonde était si longue qu'il en faisait des tresses. Ætius en fit son fils adoptif et, tout comme l'empereur, le combla de présents et le renvoya comme un ami et un allié "
      (14) Ainsi, ce n'est pas l'avis d'Erich Zöllner, Geschichte der Franken bis zur Mitte des sechsten Jahrhunders, Münich 1970, p. 30, qui préfère considérer comme des princes inconnus les protagonistes de ces événements.
      (15) Pour Emilienne DEMOUGEOT, II, 2, 1979, pp. 682-683, le règne de Childéric commencerait en 451. Il est clair que , dans cette optique, c'est plutôt lui le prince présent aux champs Catalauniques, qui de hâta de recueillir la succession de son père défunt (Meroveh). Voir cependantsa notice, note 5, où cette chronologie est contestée. Il serait d'ailleurs impossible que Childéric commençât à régner dès 451, alros qu'en 448 son aïeul Chloglio était au faîte de sa puissance.
      Abréviations :
      CHF : Les classiques de lHistoire de France au moyen âge, Paris, Les Belles-Lettres.
      MGH : Monumenta Germaniae Historica.
      MGH, SRM :" "MGH" MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, éd. B. KRUSCH, W. LEVISON, 7 volumes
    ID personne I38758  Généalogie Méresse et Facon
    Dernière modif. 9 nov 2024 

    Père Clodion ou Chlodion ou Clogio des FRANCS,   n. vers 0400, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. vers 0451, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de ~ 51 ans) 
    Mère Hildegonde de COLOGNE,   n. vers 0395, Kôln (Cologne), Nwe, , Nordrhein-Westfalen, Allemagne, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. Estimé 0450, Cambrai, 59, Nord, Nord, France, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de ~ 55 ans) 
    ID Famille F2127  Feuille familiale  |  Tableau familial

    Famille Chlodeswinthe de THEROUANNE,   n. vers 0418, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. Estimé 0449, Rome, Ita, , Ita, Italie, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de ~ 31 ans) 
    Mariage vers 0435  ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu 
    Age au mariage Lui : ~ 15 ans - Elle : ~ 17 ans. 
    Enfants 
    +1. Childéric Ier des FRANCS,   n. vers 0436, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieud. Estimé 26 nov 0481, Tournai, , , Hainaut, Belgique, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu (Âgé de ~ 45 ans)
    +2. Clothilde de FRANCE,   n. vers 0510, ?, ?, , ?, ?, Trouver tous les individus avec un évènement dans ce lieu
    ID Famille F3998  Feuille familiale  |  Tableau familial
    Dernière modif. 9 nov 2024 

  • Sources 
    1. Christian Settipani.
      Christian Settipani dans Gé-Magazine n°153 (Octobre 1996) page 24 à 32


 

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