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- #Générale#Robert Guiscard, fils aîné de Fressende, suivit ses aînés en Italie. En
février 1047, Pandulf IV de Capoue prit à son service Robert Guiscard de
Hauteville, demi frère de Drogo, duc des Pouilles, et lui promit sa fille en
mariage, avec un château. Mais lorsqu¹arriva le jour fixé, Pandulf changea
d¹avis. Robert retourna alors auprès de son frère Drogo. Ces évènements sont
postérieurs au retour de Pandulf à Capoue en février 1047, et antérieurs à
son décès en 1049 (Aimé III , 6). Au printemps 1058, Gisulf II de Salerne
rechercha l¹aide de Robert Guiscard, qui demanda en échange la main de
Sichelgaita, soeur du prince et fille de Gaimar IV et de sa seconde épouse
Gemma. Le prince accepta, mais Robert dut d¹abord aller soumettre son frère
Guillaume du Principat avant de célébrer les noces qui eurent lieu à Melfi
en grandes pompes (MALATERRA, I, 31 : nuptias solemnas). Robert pour ce
faire répudia sa première épouse, Alberada, tante de Gérard de Buonalbergo,
qu¹il avait épousé quelques années auparavant (Will. APUL, II, 421-424, p
154 ; AIME, III, 11). Il mourut à Vonitza, sur l¹île de Céphalonie le 17
juillet 1085. Il eut un fils, Bohémond, de sa première femme; 3 fils et 5 ou
6 filles de la seconde.
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Robert Guiscard - « l'Avisé » - (Roberto D'Altavilla - il Guiscardo en italien), né vers 1015 (après l'an 1020 selon d'autres sources), est le plus remarquable des aventuriers normands issus du duché de Normandie. Á partir de 1057, il commence la conquête de l'Italie du Sud, principalement sur les Byzantins, avant d'entamer celle de la Sicile musulmane à partir de 1061, en compagnie de son frère cadet Roger.
A partir de l'an 999 selon la légende, les premiers mercenaires normands, réputés bons guerriers, commencent à servir les ducs et princes lombards (ou Langobards) et Grecs d'Italie méridionale : quand le duc grec Serge IV de Naples installe l'un de leur principal chef (Rainulf Drengot) dans la forteresse d'Aversa en 1029 (premier établissement des Normands du duché en Italie et en Méditerranée), ils commencent à organiser la conquête d'un pays divisé et en proie à l'anarchie.
Vers l'an 1035 arrivent en Italie les premiers Hauteville, les frères Guillaume (bientôt surnommé « Bras-de-Fer ») et Drogon, les deux fils aînés de Tancrède, petit seigneur normand du Cotentin ; en à peine quelques années, après avoir servit de mercenaires jusqu'en 1040, ils prennent louest de l'Apulie aux Byzantins et combattent à leur propre compte. En 1042, Melfi est choisie comme capitale de leur fief d'Apulie (cf. comté d'Apulie) et Guillaume Bras-de-Fer y est élu chef des Normands d'Italie en septembre de la même année. Ce dernier s'auto-proclame bientôt, « roi en Apulie ». En 1044 arrive un autre de leurs nombreux frères, Onfroi qui, avec sa bande, sert ses aînés, puis, environ trois ans plus tard, c'est Robert, le sixième des fils de Tancrède, qui arrive à la tête de cinq chevaliers et trente-cinq fantassins (1046/47).
Accueilli froidement par son frère Drogon devenu comte d'Apulie depuis peu (ils manquent même de s'entretuer lors d'un banquet), Robert est alors dirigé avec sa petite bande armée en Calabre. Il y mène dès lors, à partir de son principal repère de San Marco Argentano, sur les hauteurs du Crati (près de Cosenza), une vie de brigand, connaissant aussi bien la faim, la soif, et la misère, que la fortune, pillant les riches monastères et les églises, volant du bétail, rançonnant la population et détroussant les voyageurs, harcelant les troupes byzantines et semant la terreur dans la région. C'est durant cette période qu'il reçoit son surnom normand de « Guiscard », l'« Avisé », l'« Astucieux ». En même temps de cette vie de bandit, il sert occasionnellement le prince lombard Pandulf IV de Capoue, ainsi que ses frères Drogon puis Onfroi, comte d'Apulie en 1051. Il poursuit sa vie de voleur jusqu'à son mariage vers 1051/52 avec une normande du nom d'Aubrée, parente d'un puissant baron d'Apulie servant le duché lombard de Bénévent ; par ce mariage avantageux qui améliore sa condition, il reçoit en dot, l'autorité d'une troupe de quelques deux cents chevaliers normands. En 1053, aux côtés de ses frères et du comte normand Richard d'Aversa, il participe vaillamment à la bataille de Civitate sur le Fortore (près de San Severo), opposant Normands d'Italie et leurs opposants soutenus par le pape Léon IX, tous inquiets des entreprises normandes, des Normands détestés et qualifiés de « nouveaux sarrasins », se montrant de plus en plus pressants, entreprenants, agressifs, et incontrôlables. Larmée papale est sévèrement battue. En 1057, Robert Guiscard succède à Onfroi comme comte d'Apulie, évinçant ses deux jeunes neveux, Abagelard et Herman. Il entreprend dès lors, en compagnie de son jeune frère Roger, surnommé « Bosso », récemment arrivé en Italie, la conquête totale de l'Apulie, conquête qu'il achève en partie hormis le sud qui reste aux mains des Byzantins, notamment avec Bari, qui résiste. Il commence également à s'attaquer à la Calabre pendant que Richard d'Aversa fait main-basse sur la principauté de Capoue qu'il place sous son autorité.
La Papauté, en grande difficulté et de plus en plus isolée du fait de sa rupture d'un côté avec lEmpire germanique dans l'affaire des Investitures, et de l'autre côté en rupture avec l'Empire byzantin causé par le schisme religieux de 1054, décide alors de reconnaître l'autorité des Normands et d'en faire ses alliés officiels. Aussi à Melfi, haut-lieu normand, le 23 août 1059, le pape Nicolas II officialise leurs possessions en échange du versement dune rente annuelle et de porter la bannière papale dans leurs guerres. Robert Guiscard devient alors duc d'Apulie, de Calabre et de Sicile. À partir de cette date clef, les Normands ont les mains libres et peuvent maintenant servir l'Église et la Papauté : ils peuvent surtout mieux les servir pour se servir d'elles, et légitimité leurs actions et leurs prises de pouvoir en Italie du Sud et en Sicile.
Pendant la quinzaine d'années qui suit, Robert Guiscard fait une série surprenante de conquêtes. Il envahit la Sicile avec Roger à partir de février 1061, et ensemble, malgré le peu d'hommes qu'ils disposent (rarement plus d'un millier), font la conquête de Messine. La conquête de l'île est lente et difficile, tant par le manque de guerriers normands et expérimentés dont Robert et Roger disposent pour pouvoir se battre efficacement sur plusieurs fronts, que par le nombre important de forteresses musulmanes qui quadrillent la Sicile. Notons dans cette conquête de la Sicile (une véritable « croisade » avant l'heure), l'éclatante victoire des Normands en 1063 à Cérami, malgré leur faiblesse numérique face aux « innombrables » troupes musulmanes. Quelques années plus tard, Guiscard, qui a chassé définitivement les Byzantins d'Italie avec la prise de Bari en avril 1071, commence le siège de Palerme par mer, tandis que son frère prend la ville à revers, par voie terrestre (1071) ; la ville, musulmane depuis plus de deux siècles, tombe enfin aux mains des Normands l'année d'après (1072). En Italie, le duché d'Amalfi est supprimé 1073 et les Grecs sont expulsés en grand nombre du sud du pays. La principauté de Salerne appartient déjà à Robert mais en 1076, il assiège et prend la ville, chassant le dernier prince lombard Gisulf, dont il avait auparavant épousé la sœur Sykelgaite : en 1077, Robert Guiscard fait de cette ville riche, sa capitale principale. Lattaque normande sur Bénévent, fief papal depuis 1053, alarme et irrite le pape Grégoire VII qui excommunie un temps Guiscard, mais, pressé durement par lempereur germanique Henri III, il concède à Céprano au Normand tout le sud des Abruzzes sauf Salerne (1080).
La dernière grande expédition de Guiscard est dattaquer lEmpire romain d'Orient avec ses vassaux. Peut-être même de s'emparer de Byzance. En effet, les Normands détestent les Byzantins, qu'ils trouvent trop « efféminés », et l'ambitieux Normand songe à prendre la capitale de l'Empire espérant se saisir du trône du basileus, prenant dès lors la cause de Michel VII qui a été déposé en 1078. De plus, l'un de ses fils est fiancé à la fille de Michel VII. Il s'embarque donc avec 16.000 hommes (des troupes en majorité non-normandes) en mai 1081 et en février 1082, il occupe Corfou et Durazzo, après avoir infliger une lourde défaite à lempereur Alexis Comnène (octobre 1081). Cependant il est rappelé à laide par le pape Grégoire VII, assiégé par lempereur germanique Henri IV en juin 1083, et doit retourner en Italie, laissant le commandement à son fils aîné Bohémond.
Marchant vers le nord avec 36 000 hommes, quasiment tous des mercenaires sarrasins et musulmans (dans les grandes entreprises militaires, les Normands, trop peu nombreux, ne forment que les cadres militaires et des corps d'élites), il entre dans Rome et force Henri, pris de court, à se retirer. Cependant, un mouvement de panique gagne les citoyens romains, ce qui provoque trois jours de mise à sac total de la ville en mai 1084 ; le pape, lui-même épouvanté, quitte la ville pour aller se réfugier en lieu sûr, dans la forteresse de Salerne. Durant ce temps, Bohémond, un temps maître de la Thessalie, perd les conquêtes en Grèce. Robert, revenant pour les reprendre, réoccupe Corfou et l'île de Céphalonie, avant d'y décéder de fièvre et de dysenterie le 15 juillet 1085. Son corps est ramené en Apulie et il est inhumé à Venosa, sépulture familiale des Hauteville, endroit qu'il avait lui-même choisi.
Son fils Roger, né de son mariage avec Sykelgaite, lui succède, favorisé par cette dernière, alors que Bohémond est écarté de l'héritage paternel.
Nous connaissons une description partielle de Robert Guiscard : « […] il était de très haute stature, large et robuste, les cheveux blonds, un teint coloré et des yeux d'un bleu très clair, la voix puissante, un regard vif mais qui inquiète […] ».
Nous ne savons pas sil sut un jour lire et écrire mais nous savons qu'il apprit à parler et à comprendre la langue grecque, toujours usitée en Italie méridionale et qu'il était fasciné par l'Empire byzantin et la culture grecque. Le chroniqueur d'origine normande Guillaume de Pouille nous a laissé l'histoire de Robert Guiscard dans son ouvrage, Geste de Robert Guiscard (Gesti Rodberti Wiscardi), narrant notamment les aventures normandes en Méditerranée de l'année 1016 à 1085, et l'ascension de Guiscard.
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