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- #Générale#Extrait de: "LES MARECHAUX D'ARMEE DE L'EVECHE DE LIEGE"
BAUDOUIN DE JENEFFE, chevalier
1235-1237
Baudouin de Jeneffe était fils de Libert de Jeneffe, lequel vivait en 1213 et l020, et de la fille de Guillaume de Hamal, dit le Riche.
Dès le 14 février 1220, il comparaît avec son père parmi les nobles vassaux (viri nobiles) de Hugues de Pierrepont, évêque de Liège.
Le 7 novembre 1225, Frédéric, comte d'Altena d'Isenberg, seigneur de Nienbrugge, gendre de Waleran, duc de Limbourg, avec une bande de ses gens, massacra lâchement, dans un guet-apens, au milieu d'un voyage, son cousin Englebert de Berghes, archevêque de Cologne, qui le considérait comme son ami et son confident. Le meurtrier fut, pour ce crime, cité en cour de Henri, roi des Romains, fils de l'empereur Frédéric et condamné par le jugement des princes de l'Empire. Les châteaux et maisons du condamné furent rasés de fond en comble et ses biens confisqués ; lui-même, errant et fugitif, fut banni de la compagnie des fidèles. Le hasard l'amena près de Huy où, sous des habits de marchand, il espérait échapper aux recherches de ses juges.
Mais Baudouin de Jeneffe ayant connu sa retraite s'empara de lui et de deux de ses complices et quelques jours après, le conduisit enchaîné à Visé, où il le remit au comte de Gueldre, au souverain avoué de Cologne et aux autres barons. Ceux-ci le ramenèrent à Cologne, lié sur un cheval, à travers les bourgs et les villages. Après qu'il eut avoué son forfait, il supporta avec courage les supplices qu'il avait mérités on lui brisa les bras et les jambes ; son corps fut ensuite élevé sur une haute potence ; enfin il fut roué.
En juin 1227, il figure parmi les hommes de Casa Dei ou allodiaux de l'église Saint-Lambert.
En 1230, Jean d'Eppes, élu de Liège, à la demande du cardinal diacre Othon, légat du pape, lui donna en fief la châtellenie de Waremme ; Baudouin de Jeneffe prêta foi et hommage à l'élu et promit que son successeur ne se marierait pas en dehors de la famille allodiale de l'église de Liège, promesse pour laquelle il donna comme garants ses frères Arnold et Robert.
Le 21 avril 1234 . il figure parmi les cautionnaires que Willeric d'Eppes, sorti de prison, donna à l'évêque de Liège pour sûreté de sa renonciation complète aux droits qu'il prétendait avoir à Havelange et à Gozée.
C'est en 1235 que Baudouin de Jeneffe fut choisi comme maréchal par l'évêque Jean, d'Eppes ; il figure en cette qualité dans une charte par laquelle il fait savoir que l'abbaye du Val Saint-Lambert a satisfait aux clauses d'un contrat fait avec Humbert Corbeau d'Awans et ses fils au sujet de l'achat de terres sises à Ans et à Bolsée.
Après 1235, Baudouin de Jeneffe, quoique n'étant plus qualifié maréchal dans la plupart des actes où il figure, conserva ses fonctions plusieurs années et probablement jusqu'à sa mort, ou du moins jusqu'à l'avènement de Henri de Gueldre. Parmi les témoins d'un acte du 24 janvier 1237 n. st., se trouve "Balduynus dominus de Genefia mariscal cus noster". Une charte du mois d'avril 1241 fait savoir qu'une enquête relative aux droits de l'avoué de Liège fut faite à cette époque par ordre de l'évêque Robert de Torote "devant le marescal mon segneur le vesque", en l'école de Saint-Lambert, et en présence de membres du clergé, de chevaliers et de bourgeois. Le nom de ce maréchal n'est pas indiqué, mais, en décembre 1244, Baudouin, sire de Jeneffe, et Antoine, sire de Momalle, firent connaître les prérogatives que les bourgeois de Liège avaient reconnues à leur avoué, par-devant eux, qui représentaient l'évêque et par devant le mayeur, les échevins et les bourgmestres de Liège .
En 1236, il vendit au chapitre de Saint-Lambert la dîme de Waremme qui faisait partie du domaine de la châtellenie ; pour compenser la diminution que cette aliénation occasionnait au fief, il ajouta à celui-ci 135 bonniers de terre situés à Jeneffe. La charte du 5 octobre 1236 que Jean d'Eppes donna à cette occasion mentionne que Baudouin de Jeneffe, en garantie de l'observance du contrat, mit en gage la châtellenie et l'avouerie et tout ce qu'il possédait à Waremme.
Dans une charte de l'an 1238 pour l'abbaye du Val-Benoît, où il prend le titre d'avoué et châtelain de Waremme, comparaissent aussi ses neveux Guillaume, Arnold, Mahaut et Aelide de Corswarem, ces deux dernières religieuses au Val-Benoît, tous enfants de feu Robert de Corswarem et de Marguerite de Jeneffe, soeur de Baudouin.
Dans un autre document du 14 avril 1243, il donna, comme ses garants Robert et Arnold, ses frères, Guillaume et Robert de Hemricourt.
Le 28 octobre suivant, par un acte où il s'intitule seigneur de Jeneffe et chevalier, il fit donation à la maison des Joncs de l'ordre teutonique, à Saint-Trond, de trois bonniers de terre situés à Ans.
Le 23 mai 1245, il fit savoir, ainsi que le chevalier Humbert d'Awans, qu'Eustache, fils du chevalier Eustache de Hognoul, dit Franchomme, avait vendu à l'abbaye du Val Saint-Lambert tout le droit qu'il avait aux dîmes de Plainevaux, tenues en fief de Jacques de Clermont.
Baudouin de Jeneffe tomba malade en 1248 ; il voulut aussitôt prendre ses mesures pour qu'on pût, après sa mort, payer ses dettes et réparer ses torts ; du consentement de sa femme et de ses enfants, Libert Butor et Guillaume et par le conseil de frères Mineurs, de Dominicains et de ses deux frères Robert et Arnould, chevaliers, il assigna, au mois d'avril 1248, 150 bonniers de sa terre de Jeneffe pour servir à dédommager ceux envers qui il avait commis des injustices ; en attendant la vente de ces terres, leur produit devait être employé aux dites restitutions.
Quelque temps après, dans le courant de l'année 1248, Baudouin de Jeneffe mourut ; ses exécuteurs testamentaires, du gré de dame Ermentrude, sa veuve, de son fils et de ses frères Robin de Limont et Arnould d'Oreye, vendirent, quelque temps après, aux abbayes d'Alne et de Soleilmont, 45 bonniers de terre au territoire de Jeneffe, entre Limont, Rolloux, Haneffe et Momalle. Au mois d'octobre 1248, frère Wautier, maître de la milice du Temple en Brabant, fit savoir que Baudouin de Jeneffe, pour réparer ses torts, avait prescrit de vendre 60 bonniers de terre à Jeneffe. Cette terre, qui était un fief de l'église de Liège, ayant été, du consentement de l'évêque et de son chapitre, transformée en franc alleu, Baudouin de Jeneffe en avait fait transport audit frère Wautier, lui permettant de la conserver s'il voulait en payer la valeur, ou de l'assigner à ceux qui en feraient l'acquisition ; les Templiers n'ayant pas voulu faire cet achat, frère Wautier donna aux abbayes d'Alne et de Soleilmont, entre Sainte-Marie et Saint-Lambert, à Liège, les 45 bonniers qu'elles avaient achetés et déclara qu'il n'y avait aucun droit.
Baudouin de Jeneffe avait épousé Ermentrude de Montferrant qui mourut le 28 juillet 1257 et fut inhumée en l'église de Jeneffe, où sa sépulture existe encore à présent ; on y lit cette inscription " Ci gist dame Ermentrus dame de Ginefe chastelaine de Waremme. Elle moru lan del incarnation nostre sangnur MCCLVII, IIII kalendes daost. Priis por li".
Baudouin et Ermentrude laissèrent cinq fils
I. Libert Butor de Jeneffe, châtelain de Waremme, marié à Marie N. Ils n'eurent qu'une fille, nommée Marie, qui, par son mariage avec Jacques, sire de Clermont, transporta dans cette famille la seigneurie de Jeneffe.
2. Gérard Tatart.
3. Guillaume de Jeneffe, seigneur de Jehay, châtelain de Waremme après la mort de son frère ; il est qualifié avoué de Waremme dans une charte du 20 mars 1278 n. st. 4. Richard de Jeneffe, doyen de Saint-Jean, à Liège.
5. Arnold de Jeneffe, chanoine de Saint-Jean, à Liège.
Extrait de :« Le Miroir des Nobles de Hesbaye » de Jacques de Hemricourt
773. Ly ainsneis des enfans monssaingnor Libier, saingnor de Geneffe, nomeis messires Badewiens,
fut sires de Geneffe et castelains de Waremme, et out chink fis delle filhe monssainanor Ywen de
Monferan, assavoir monssaingnor Libier Butoir, monssaingnor Gerars Tatart, monssaingnor
Wilhelme, monssaingnor Rigaut de Geneffe, doiien de Sains Johans à Liege, et messire Ernut,
canonnes là meïsmes. Chis messires Badewiens, ainsneis fis monssaingnor Libiert, saingnor de
Geneffe, tenoit delle evesque de Liege, en fief, la castelerie et la deyme de Waremme; se vendit ale
capitle Saint Lambier la dyme; et, par tant qu'il amainrissoit les fief del castellerie, ilh l'amendat et
reconpensat des VIxx et X boniers de terre gisans en la paroche de Geneffe, qui furent rajoins alle dit
castellirie; et C et V de ces VIxx et X boniers, ilh en tenoit de trois saingnors en fief, se raquest à eaz
l'omages: assavoir qu'il en tenoit trent chink boniers de saingnor de Jaces, et XXXV de saingnor de
Lintres, et XXXV de monssaingnor Johan de Geneffe, ensy que je ay veüt et proveit en livre de
chatre de Saint Lambier.
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