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- #Générale#Duc de Normandie en 0927
Il résolut lui aussi sur le tard de chanter les louanges de son protecteur devenu roi d'Angleterre ; et de ce fait toute expédition de razzia sur la province vassale, ne pouvait être présentée que comme une juste campagne dechâtiment d'infâmes révoltés.
L'ouvrage de Guillaume de Poitiers est d'une lecture pleine d'intérêt, à condition là aussi de filtrer l'ensemble avec discernement.
Le texte montré ci-dessus se rapporte à une époque postérieure à celle qui nous préoccupe présentement mais pourrait à peu de choses près illustrer la campagnede conquête du fils de Rollon.
Ce fut donc sans trop de peine que Guillaume Longue Epée soumit le Cotentin toutentier. Puis, afin d'assurer la sécurité des nouvelles marches du duché, il soumit la Bretagne à la loi normande. Des liens furent tissés par un mariageentre le prince breton et l'une des princesses de la nouvelle aristocratienormande. Mais cette alliance était surtout une relation de suzeraineté entreles deux provinces au profit exclusif des Normands.
Il ne faut donc pas s'étonner si les Bretons profitèrent par la suite de lamoindre occasion de se soustraire à cette pesante tutelle.
Page d'un autre ecclésiastique de l'époque (12ème siècle) qui décrit l'image quel es Normands se faisaient de nos ancêtres, qui en ces temps reculés, n'étaient,d'après lui, qu'un ramassis de brigands lubriques, méprisés comme il convientpar des Normands aux exquises amours raffinées. Ci-dessous, voici donc ce que nous conte notre bon moine :
Alain et Conan s'élevèrent contre les Ducs de Normandie avec un esprit d'autantplus orgueilleux, qu'ils leur étaient alliés par la parenté. L'insolence deConan s'était déjà accrue au point d'annoncer quel jour il viendrait attaquerles frontières de la Normandie. Cet homme, d'un caractère violent et dansl'ardeur de l'âge, obtint la plus grande confiance dans son pays, qui s'étendaitau loin et au large et était incroyablement peuplé d' hommes de guerre. Danscette contré, un chevalier ; en engendrait cinquante en épousant, à la manièredes barbares, dix femmes ou davantage ; ce que l' on rapporte des anciensMaures, qui ignoraient la loi divine et les coutumes de la pudeur..
L'auteur, d'origine normande, avaitchapelain du duc puis nommé archidiacre del'église de Lisieux. Son nom de Guillaume de Poitiers lui venait des étudesqu'il fit dans sa jeunesse dans un monastère de cette ville.
" Guillaume Longue-Epée était fils de Poppa, une concubine chrétienne de Rollon,captive qu'il avait achetée sur quelque marché, sans doute dans les Iles Britanniques. Ce bâtard fut baptisé et se montra très soucieux de vivre a à la manière des Francs chrétiens.
Il épousa selon le rite chrétien Liégarde, sour du comte de Vermandois, mais cette union fut stérile ; il eut, d'autre part, une frilla nommée Sprota, qui lui donna plusieurs enfants, dont le futur Richard Ier.
Celui-ci épousa devant l'Eglise Emma, fille du duc de France Hugues le Grand,alors qu'il avait déjà une autre compagne, une danoise nommée Gonnor, dont lafamille était établie en Normandie... Richard II, fils de Richard Ier et de Gonnor épousa canoniquement Judith de Bretagne dont il eut les deux fils qui lui succédèrent Richard III et Robert ; mais il eut aussi une frilla Papia qui lui donna deux fils .
Frilla était le terme donné à la concubine non clandestine, de condition libre. Cette liaison devait être constatée par deux témoins et même être sanctionnée par une cérémonie . "
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