Notes |
- #Générale#Richard Ier de Normandie
Richard Ier de Normandie, dit Richard « Sans-Peur », est le fils naturel du duc de Normandie Guillaume Longue-Épée et de Sprota, est le troisième « duc » de Normandie en fait, ses prédécesseurs et lui-même dans un premier temps se qualifient de « jarl » des Normands et/ou de comte de Rouen, et il est le premier à se qualifier de duc. Il né vers 932/33 et mort en 996.
Biographie :
Il n'a pas plus de 10 ans à la mort de son père, assassiné en décembre 942, et se voit attribuer un conseil de régence comprenant quatre hauts personnages du duché normand : Bernard le Danois, Raoul Taisson, Anslech de Bricquebec et Osmond de Conteville. Mais le roi carolingien Louis d'Outremer, sous prétexte de faire son éducation, le fait transporter avec l'un de ses régents, Osmond, à sa cour de Laon. Il semble y avoir séjourné de 943 à 945 et s'être finalement enfui avec l'aide d'Osmond qui aurait organisé son évasion avec la complicité d'Yves de Bellême et de Bernard, comte de Senlis et vassal d'Hugues le Grand, duc des Francs.
Pendant l'intervalle de temps, Herluin II de Ponthieu est nommé par le roi gouverneur de Normandie en 943 avant d'être tué par des Normands en 945.
Cependant, entre temps, Louis d'Outremer s'est associé avec Hugues le Grand pour dépecer le jeune et fragile duché normand. Le roi s'attaque à l'Évrecin, tandis que le duc des Francs prend Gacé, Évreux et va assiéger Bayeux. Bernard le Danois suggère alors au roi que les Normands se résignent à se soumettre. Il obtient ainsi la fin des hostilités. Puis, contactant Hugues le Grand, il le convainc qu'il a été trompé par le roi. Et pour finir d'envenimer les relations entre les anciens alliés, il promet l'aide des Normands à Hugues contre le roi, amenant Hugues à commettre l'erreur de se lancer en campagne contre le roi.
Par ailleurs Bernard le Danois, un Viking qui a gardé des contacts avec sa Scandinavie natale, s'est allié au roi danois Harald « Á-La-Dent-Bleue », et attire le roi dans un guet-apens le 13 juillet 945. Herluin II de Ponthieu meurt dans l'affaire et Louis d'Outremer est capturé. Il est transmis à Hugues le Grand qui le garde prisonnier à Laon jusqu'en juillet 946. Cela permet à Richard, maintenant adolescent et revenu en Normandie, de faire reconnaître l'indépendance de la Normandie par les Grands (Nobles) du royaume franc carolingien.
En 946, craignant l'alliance du Normand Richard avec Hugues le Grand, le roi forme une coalition contre eux avec le roi Otton Ier de Germanie, Arnoul Ier, comte de Flandre, Conrad, duc de Bourgogne, et Alain Barbetorte, duc de Bretagne. Ayant attaqué Hugues le Grand et pris Reims, il pénètre en Vexin. Les Normands parviennent à détacher Otton de la coalition et défont les forces du roi dans la forêt de Roumare.
Dans les années suivantes, le Normand soutient Hugues le Grand et épouse sa fille Emma en 960. En 948, des guerriers normands participent aux siège de Soissons par Hugues le Grand et il revient dans le Soissonnais l'année suivante, de nouveau avec des Normands.
Richard et Emma n'ont pas d'enfants. C'est de Gunnor de Crépon, sœur d'Osbern de Crépon (cf. famille de Crépon), épousée « more danico » (« à la danoise ») que Richard a une descendance :
Richard son successeur ;
Robert, comte d'Évreux et archevêque de Rouen ;
Mauger, comte de Mortain et de comte de Corbeil ;
Emma, future reine des Anglo-Saxons, puis des Danois ;
Havoise, épouse du duc de Bretagne ;
Mathilde, épouse d'Eudes II de Blois, comte de Blois.
Il est probable que le duc Richard a d'autres concubines, des « frillas », et de nombreux bâtards dont :
Godefroi, comte d'Eu et de Brionne (cf. famille De Clare) ;
Guillaume, qui succède à son frère Godefroi à Eu.
Les nombreux descendants du duc Richard sont appelés les « Richardides ».
En 957, le roi et le duc des Francs décèdent l'un après l'autre. Lothaire, un carolingien, devient roi des Francs et tente d'assasiner le Normand lors d'un guet-apens. Richard, prévenu, évite de tomber dans le piège et c'est de nouveau la guerre. Les Bretons et Thibaud, comte de Blois et comte de Chartres harcèlent la Normandie au service du roi. Les Normands lancent une expédition contre Soissons où le roi a réuni en plaid les Grands de France et de Burgondie. La ville n'est pas prise mais le roi n'a rien tiré de l'assemblée.
En 961, le roi tente un nouveau guet-apens mais les Normands, de nouveaux prévenus, écrasent l'armée royale.
En 964, le roi réuni une nouvelle assemblée à Melun. S'y trouve Liutgarde de Vermandois, belle-mère du duc Richard et qui s'est remariée avec Thibaud de Blois. Une armée est réunie dans le Drouai, s'empare d'Évreux et menace Rouen. Cette armée est bousculée une nuit par une attaque des Normands sur leurs camps. Ces derniers poursuivent leurs campagne dans le Chartrain et obtiennent un accord avec le roi, le traité de Gisors.
La Normandie n'est désormais plus menacée jusqu'à la mort du duc. En 966, Richard fait d'ailleurs réformer le Mont Saint-Michel avec l'accord de Lothaire. Ce qui n'empêche pas les Normands de monter à leur tour des expéditions contre leurs voisins : en Flandre contre le comte Arnoul II de Flandre ou contre Albert de Vermandois dans la fin des années 980.
Au plus tard en 968, Richard se reconnaît le vassal d'Hugues Capet. S'il ne l'aide pas contre Charles de Lorraine (en 988/91), il est son principal soutien lors du siège de Melun en 991 - le châtelain est passé au service d'Eudes Ier de Blois alors même que ce dernier vient d'acquérir Dreux tout en menaçant le duché normand.
L'an suivant, il renverse ses alliances. Le puissant Foulque « Nerra » (le « Noir »), avec le soutien d'Hugues Capet, développe sa principauté sur la Loire, vers les comtés de Nantes et de Rennes tout en construisant de nouvelles fortifications en Anjou et en Touraine. Pour parer à cette nouvelle menace, Richard s'allie à Eudes de Blois et adhére à une coalition contre l'Angevin comprenant le duc d'Aquitaine, le comte de Flandre et le comte de Rennes. Richer rapporte qu'en 992, des Normands participent aux côté des Bretons, à la bataille de Conquereuil que remporte Foulque. Cette alliance bretonne amène un double mariage des enfants de Richard et de Conan.
Il décéde en 996, la date de sa mort nous est donnée par Dudon de Saint-Quentin, bien renseigné sur les Normands du duché. Il est enterré à Fécamp.
Richard a rétabli la paix et la prospérité dans le territoire, momentanément perturbé par les troubles de sa minorité. Il a dirigé la province d'une main de fer. Malgré sa longévité, Richard ne laissa qu'un jeune héritier, encore incapable d'imposer sa propre autorité.
|