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- #Générale#Godefroid IV de Rumigny et de Florennes, seigneur de Rumigny et de Florennes de 1055-1078, né vers 1025, mort entre le 1078 et le 5 février 1079, épousa Avoye de Roucy (dite aussi Avoise/Hadewide/Hedwige/Hadewige), née vers 1025, morte en 1070 ou après 1096, fille d’ Ebles, comte de Roucy et de Béatrix de Hainaut.
Le nom de sa femme est cité dans la charte de 1070, qui transporte au prieuré de Rumigny la moitié du village d’Aouste. Il est à remarquer que le chroniqueur Albéric de Trois-Fontaines à confondu les deux Godefroid, en donnant pour mari à Hadewide de Roucy, Godefroid de Rumigny, frère de l’évêque Gérard :
« Soror autem regis Roberti Hadwidis Rainero comiti de Hainao fratri Lamberti comitis de Lovanio peperit Beatricem, de qua comes Ebalus de Roceio duas genuit filias Aelidem et Hadewidem… De Hadewide vero quam habuit Godefridus frater episcopi Gerardi Cameracensis processit tota progenies de Ruminiaco cum appendiciis suis. ».
- Extrait des Genealogiae scriptoris Fusniacensis. Ces généalogies ont été écrites peu après 1160 par un religieux de l’abbaye de Foigny, établissement qui a eu des relations avec la famille de Rumigny.
Voici le passage qui a trait à cette famille :
« Ebalus de Roceio frater supradicti Letaldi de Maria et Ivette comitisse de Retest duxit uxorem Beatricem nomine, videlicet filiam Hedevidis comitisse Hainonensium, sororis Roberti regis Francorum, de qua duas filias genuit, Adelidem scilicet et Hadevidem. Hedevidis juncta Condefrido de Ruminiaco peperit ei filium nomine Nicholaum et filias. Quarum una peperit Radulfo comiti de Vetrei-villa Ebalum de Flurines et Ermentrudem, matrem Guilelmi de Birbais ; secunda filia Hadevidis de Ruminiaco ex Godefrido de Ranst peperit filios Johannem et Nicholaum, qui Nicholaus Arnulfum et Godefridum procreavit ; tercia filia jam dicte Hadevidis copulata domino de Granci peperit ei Ebalum ejusdem loci dominum. Nicholaum prefate Hadevidis de Ruminiaco (filius) genuit alterum Nicholaum, cui filia Alardi de Cimaeo peperit Godefridum ; qua defuncta, duxit sororem comitis Hainonensium Adelidem nomine, que genuit ei Balduinum Laudunensem archidiaconum et Nicholaum pluresque filias. Quarum prima Radulfo de Raulcort peperit liberos. Secundam duxit Isaae de Barbenzun, qui filios habuit. Tercia copulata Gervasio de Basochis genuit filios et filias. Quarta juncta Guidoni de Cyris genuit liberos. Quinta nupsit Gozuino de Montibus, fratri Kameracensis episcopi, que et henuit liberos. Sextam duxit Galterus de Cons. »
(Traduction : « Ebles de Roucy, frère de Létald de Marie prénommé et d’Ivette, comtesse de Rethel, épousa Béatrix, fille d’Hadewide, comtesse de Hainaut, et de Robert, roi de France.
Il en eut deux filles : Adélide et Hadewide. Hadewide unie à Condefroid (Godefroid) de Rumigny, en eut un fils nommé Nicolas et des filles. L’une de ces dernières donna à Raoul, comte de Viesville, son mari, Ebles de Florennes et Ermentrude, mère de Guillaume de Bierbais ; la seconde fut mariée à Godefroid de Ranst, qu’elle rendit père de Jean et de Nicolas, et de celui-ci naquirent Arnoul et Godefroid ; la troisième, ayant épousé le seigneur de Grancy, fut mère d’Ebles, seigneur du même lieu.
Nicolas de Rumigny, fils de ladite Hadewide, engendra Nicolas II qui eut de la fille d’Alard de Chimay, sa première femme, un fils nommé Godefroid. Devenu veuf, Nicolas II épousa Adélide, sœur du comte de Hainaut, laquelle donna le jour à Baudouin, archidiacre de Laon, à Nicolas III de Rumigny et à plusieurs filles. La première épousa Raoul de Raucourt (Raulcort) ; la seconde, Isaac de Barbençon ; la troisième, Gervais de Bazoches ; la quatrième, Gui de Sery (Cyris) ; la cinquième Gossuin de Mons, frère de l’évêque de Cambrai ; la sixième, Gauthier ou Walter de Cons. »)
Ce fragment de généalogie se trouve en accord avec les lettres de Gui de Bazoches, mort en 1203, chantre de Saint-Etienne à Châlons. Celui-ci descendait par sa mère des Rumigny.
Galliot déclare qu’Albert II, comte de Namur, fut obligé, vers 1055, de prendre les armes contre le seigneur de Florennes, l’homme le plus remuant de son siècle. Le comte de Namur le vainquit en bataille rangée, saccagea et brûla la ville de Florennes, et rentra triomphant dans Namur, aux acclamations des habitants, qui, tous couronés de fleurs et portant des branches de laurier à la main, le conduisirent processionnellement jusqu’à son palais, dans le château de cette ville. Gramaye, qui est moins explicite, affirme que la prise et le sac de la ville de Florennes eurent lieu par ordre de l’empereur Henri III (1039-1056).
Godefroid IV, intervint en 1066 et 1067 comme témoin à plusieurs chartes de Théoduin, évêque de Liège, en faveur de la collégiale de Huy. Notamment le 25 août 1066, lors de la dédicasse de la collégiale, date à laquelle, il est cité avec son frère : « Godefridus et Arnulphus de Florinis ».
Du vivant de Godefroid IV, l’ancien prieuré de Saint-Pierre de Rumigny demeura soustrait à la juridiction de l’abbé de Saint-Nicaise. Le seigneur de Rumigny, non seulement s’en disait l’avoué temporel, mais même l’abbé séculier, s’adjugeant de la sorte toute autorité sur les cinq clercs attachés alors à cette église.
En 1070, Vautier seigneur de La Ferée, donna avec son épouse, la moitié de l’alleu d’Aouste à l’église de Saint-Pierre, l’acte fut scellé en présence de Godefroid, avoué, Nicolas, son fils, Arnoul, son frère : « Godefridus advocatus, Nicolaus ejus filius, Arnulfus frater ejus ». L’abbé de Saint-Nicaise aurait voulu obtenir la restitution du prieuré à son monastère, mais devant le caractère inflexible de Godefroid, toute tentative à cet égard semblait inutile.
Il s’empara de la terre d’Hanzinnes (Walcourt), qui appartenait à l’abbaye de Saint-Médard de Soissons. Les religieux n’osèrent protester contre cette spoliation. Les choses en étaient là, lorsque saint Arnoul fut élu successeur de Réginald (+ 1076) sur le siège abbatial de Saint-Médard. Les moines l’engagèrent à aller trouver le seigneur de Florennes, lequel lui restitua les biens spoliés :
« Godefridus etenim Florinensis, vir potens et fortis, et tanto superbior quanto potentior, nec hominem metuens nec Deum, praedium grande, vocabulo Hancenias, in pago Sambrico situm, usibus fratrum beati Medardi multis dudum annis subtraxerat, atque in suae superbiae commoda contraxerat. Et quoniam ejus rigida potestas omnibus timori erat, nemo Pontificum in faciem convenire illum audebat ; et intolerabilem cernentes ejus malitiam nullo modo tractare eum canonicè audebant. Proindè ipsorum fratrum unanimitas exoravit famulum Christi Arnulphum, abbatem videlicet suum, ut, eausa caritatis, laborem assumeret eumdem potentem convenire, et ut res ablatas ecclesiae redderet coercendo commonore. Assensit fraternis sensibus fervens zelo domus Dei vir beatus, et jussit parari itineri necessaria, inter quae asinum qui beatum virum gestare potuisset… At ubi ventum est in faciem supradicti inflatissimi divitis Godefridi, mirum dictu quanta benignitate illum exceperit, quam prona humilitate eidem obtemperaverit ! Nam mox ut eum allocutus est, illico detemuit fastus ejus, illico concidit illa ferox cervicositas, et è vestigio restituta est ecclesiae prisca hereditas, et qui hactenus fuerat ecclesiarum vastador, amodo factus est devotus conservator ».
C’est vraisemblablement le même seigneur de Rumigny qui fut excommunié par Egilbert, archevêque de Trèves (1079-1101), pour s’être emparé des biens que les religieuses de notre-Dame d’Oeren, à Trèves, possédaient dans la Thiérache. Cette censure demeura sans résultat, car en 1115, Brunon, successeur d’Egilbert, est obligé de recourir à l’intervention de l’archevêque de Reims pour obtenir la restitution des biens de l’abbaye détenus par Nicolas de Rumigny, petit-fils de Godefroid IV, et par Guy d’Hirson.
De leur union sont issus 7 enfants :
Godefroid V de Florennes, cité comme chevalier à l’acte de vente du château de Couvin en 1096. Il meurt sans postérité, la terre de Rumigny passe à son neveu Nicolas II de Rumigny (fils de son frère Nicolas Ier) et celle de Florennes passe à son autre neveu Ebles de Viesville (fils de sa sœur Pétronille). Cependant la terre de Florennes repassa à la famille de Rumigny.
Nicolas Ier, qui suit.
Pétronille de Rumigny, dite de Roucy, morte vers le 14 octobre 1131, épouse de Raoul de Viesville, seigneur de Gosselies. Elle fonda le prieuré de Sart-les-Moines à Gosselies, cette fondation fut confirmée en 1124 par Albéron, évêque de Liège
Hadewide de Rumigny, épouse de Godefroid de Ranst.
une fille, née vers 1060 qui épousa Renaud Ier de Grancey.
Ade de Rumigny( citée à la génération préc. Par Roland), morte en 1096, épouse Hugues Ier de Cambrai (Oisy).
Ermengarde de Rumigny (non citée par Roland), morte vers 1080, épousa Gozelon de Montaigu, comte de Huy, avoué de Dinant.
Bibliographie:
ROLAND, "Histoire Généalogique de la Maison de Rumigny-Florennes", dans Annales de la Société Archéologique de Namur, tome 19, 1891 et tome 20, 1893.
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