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- #Générale#Otton II (955 - 7 décembre 983)
est le fils de Otton le Grand et de sa deuxième épouse la princesse Adélaïde de Bourgogne.
Il est couronné empereur du vivant de son père en 967 (il n'a que 12 ans) et est marié à 17 ans (972) à la princesse byzantine Théophano Skleraina, fille de Constantin Sklèros et de Sophie Phokaina et nièce de l'empereur d'Orient Jean Ier Tzimiskès et de Bardas Sklèros.
A la mort de son père en mai 973, il a assez vite à affronter des révoltes. En janvier 974, il reprend la forteresse de Boussoit à Lambert et Régnier qui avaient envahi le Hainaut et mène peu après une expédition contre le roi Harald Dent bleue de Danemark. Mais le principal insurgé est son cousin Henri II le Querelleur, duc de Bavière, notamment allié à Boleslav II de Bohême. L'empereur finira par le vaincre et l'emprisonner.
L'été 977 Lothaire mène un raid contre Aix-la-Chapelle mais la famille impériale échappe à la capture. Otton envahit en représailles le nord de la France en automne et assiège Paris, défendue par Hugues Capet. En décembre, l'empereur doit toutefois se résoudre à ordonner la retraite. poursuivi par les Français, il perdra son arrière-garde lors du passage de l'Aisne. Il faudra attendre 980 pour que la paix soit signée à Margut, à la frontière entre les deux royaumes.
Otton est alors libre de repartir s'occuper des affaires italiennes. En juillet 982, il est sévèrement battu et manque d'être capturé en Calabre par les Sarrasins, au Cap Colonna, défaite qui fragilisa considérablement le pouvoir impérial.
Il meurt prématurément à Rome, âgé d'à peine 28 ans, (7 décembre 983) et laissant un très jeune fils âgé de 3 ans, Otton, qui lui succède, placé sous la tutelle de sa mère puis de sa grand-mère Adélaïde de Bourgogne.
OTHON II,
13e EMPEREUR.
974. Il est clair que les empereurs et les rois létaient alors par élection. Othon II, ayant été déjà élu empereur et roi de Germanie, se contente de se faire proclamer à Magdebourg par le clergé et la noblesse du pays; ce qui composait une médiocre assemblée.
Le despotisme du père, la crainte du pouvoir absolu perpétué dans une famille, mais surtout lambition du duc de Bavière Henri, cousin dOthon, soulèvent le tiers de lAllemagne.
Henri de Bavière se fait couronner empereur par lévêque de Freisingen. La Pologne, le Danemark, entrent dans son parti, non comme membres de lAllemagne et de lempire, mais comme voisins qui ont intérêt à le troubler.
975. Le parti dOthon II arme le premier, et cest ce qui lui conserve lempire. Ses troupes franchissent ces retranchements qui séparaient le Danemark de lAllemagne, et qui ne servaient quà montrer que le Danemark était devenu faible.
On entre dans la Bohême, qui sétait déclarée pour Henri de Bavière. On marche au duc de Pologne. On prétend quil fit serment de fidélité à Othon comme vassal.
Il est à remarquer que tous ces serments se faisaient à genoux, les mains jointes, et que cest ainsi que les évêques prêtaient serment au roi.
976. Henri de Bavière, abandonné, est mis en prison à Quedlimbourg, de là envoyé en exil à Elrick, avec un évêque dAugsbourg, son partisan.
977. Les limites de lAllemagne et de la France étaient alors fort incertaines. Il nétait plus question de France orientale et occidentale. Les rois dAllemagne étendaient leur supériorité territoriale jusquaux confins de la Champagne et de la Picardie. On doit entendre par supériorité territoriale, non le domaine direct, non la possession des terres mais la supériorité des terres; droit de paramont, droit de suzeraineté, droit de relief. On a ensuite, uniquement par ignorance des termes, appliqué cette expression de supériorité territoriale à la possession des domaines mêmes qui relèvent de lempire, ce qui est au contraire une infériorité territoriale.
Les ducs de Lorraine, de Brabant, de Hainaut, avaient fait hommage de leurs terres aux derniers rois dAllemagne. Lothaire, roi de France, fait revivre ses prétentions sur ces pays. Lautorité royale prenait alors un peu de vigueur en France; et Lothaire profitait de ces moments pour attaquer à la fois la haute et la basse Lorraine.
978. Othon assemble près de soixante mille hommes, désole toute la Champagne, et va jusquà Paris. On ne savait alors ni fortifier les frontières, ni faire la guerre dans le plat pays. Les expéditions militaires nétaient que des ravages.
Othon est battu, à son retour, au passage de la rivière dAisne. Geoffroi, comte dAnjou, surnommé Grisegonelle, le poursuit sans relâche dans la forêt des Ardennes, et lui propose, selon les règles de la chevalerie, de vider la querelle par un duel. Lempereur refusa le défi, soit quil crût sa dignité au-dessus dun combat avec Grisegonelle, soit quétant cruel, il ne fût point courageux.
979. Lempereur et le roi de France font la paix, et par cette paix, Charles, frère de Lothaire, reçoit la basse Lorraine de lempereur, avec quelque partie de la haute. Il lui fait hommage à genoux; et cest, dit-on, ce qui a coûté le royaume de France à sa race; du moins Hugues Capet se servit de ce prétexte pour le rendre odieux.
Pendant quOthon II saffermissait en Allemagne, les Romains avaient voulu soustraire lItalie au joug allemand. Un nommé Censius(4) était fait déclarer consul. Lui et son parti avaient fait un pape qui sappelait Boniface VII. Un comte de Toscanelle, ennemi de sa faction, avait fait un autre pape; et Boniface VII était allé à Constantinople inviter les empereurs grecs, Basile et Constantin, à venir reprendre Rome. Les empereurs grecs nétaient pas assez puissants. Le pape leur joignit les Arabes dAfrique, aimant mieux rendre Rome mahométane quallemande. Les chrétiens grecs et les musulmans africains unissent leurs flottes, et semparent ainsi du pays de Naples.
Othon II passe en Italie, et marche à Rome.
981. Comme Rome était divisée, il y fut reçu. Il se loge dans le palais du pape; il invite à dîner plusieurs sénateurs et des partisans de Censius. Des soldats entrent pendant le repas, et massacrent les convives. Cétait renouveler les temps des Marius, et cétait tout ce qui restait de lancienne Rome. Mais le fait est-il bien vrai? Godefroy de Viterbe le rapporte deux cents ans après.
982. Au sortir de ce repas sanglant, il faut aller combattre dans la Pouille les Grecs et les Sarrasins, qui venaient venger Rome et lasservir. Il avait beaucoup de troupes italiennes dans son armée; elles ne savaient alors que trahir.
Les Allemands sont entièrement défaits. Lévêque dAugsbourg et labbé de Fulde sont tués les armes à la main. Lempereur senfuit déguisé; il se fait recevoir comme un passager dans un vaisseau grec. Ce vaisseau passe prés de Capoue. Lempereur se jette à la nage, gagne le bord, et se réfugie dans Capoue.
983. On touchait au moment dune grande révolution. Les Allemands étaient prêts de perdre lItalie. Les Grecs et les musulmans allaient se disputer Rome; mais Capoue est toujours fatale aux vainqueurs des Romains. Les Grecs et les Arabes ne pouvaient être unis; leur armée était peu nombreuse; ils donnent le temps à Othon de rassembler les débris de la sienne, de faire déclarer empereur à Vérone son fils Othon qui navait pas dix ans.
Un Othon, duc de Bavière, avait été tué dans la bataille. On donne la Bavière à son fils. Lempereur repasse par Rome avec sa nouvelle armée.
Après avoir saccagé Bénévent infidèle, il fait élire pape son chancelier dItalie. On croirait quil va marcher contre les Arabes et contre les Grecs; mais point. Il tient un concile. Tout cela fait voir évidemment que son armée était faible, que les vainqueurs létaient aussi, et les Romains davantage. Au lieu donc daller combattre, il fait confirmer lérection de Hambourg et de Brème en archevêché. Il fait des règlements pour la Saxe, et il meurt dans Rome, le 7 décembre sans gloire; mais il laisse son fils empereur. Les Grecs et les Sarrasins sen retournent après avoir ruiné la Pouille et la Calabre, ayant aussi mal fait la guerre quOthon, et ayant soulevé contre eux tout le pays.
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